Après quatre non-lieu, les deux prévenus, membres de la brigade anticriminalité de Lyon (BAC), ont comparu pour “violences volontaires de personne dépositaire de l’autorité publique” dont un pour des faits “ayant entraîné plus de huit jours d’ITT pour Arthur Naciri”. alors 23 ans. Lire aussi La France minée par la violence : les vraies causes de cette contagion De passage à Lyon et apparu selon lui “par hasard” dans le cortège qui rassemblait plus de 10.000 personnes, le jeune saisonnier a eu 21 jours d’ITT, ainsi que des milliers d’euros de frais dentaires. “Arrêter n’est pas synonyme de se battre”, a plaidé le procureur dans son réquisitoire, ajoutant : “cette technique d’arrestation est inutile et grave”. “J’en rêvais (du procès) depuis des années, ça fait plaisir de vider son sac et de voir qu’il y a un consensus sur le fait que ce qui m’est arrivé est complètement anormal”, a rétorqué Arthur Nachiri, qui s’attend désormais à “des sanctions exemplaires”. , avec l’AFP. Aucun des accusés n’a reconnu les faits lors de l’audience, l’un expliquant qu’il n’avait pas frappé, tandis que l’autre a nié avoir frappé la victime au visage. “Je suis désolé de vous le dire, mais je ne sais pas comment M. Naciri a perdu ses dents”, a ironisé l’avocat des prévenus spécialisé dans la défense des policiers, Me Laurent-Franck Liénard, en plaidant le laxiste. Lire aussi ‘On ne lâchera rien’ : ces commerçants du centre-ville s’organisent face à l’insécurité Lors de l’audience, les prévenus n’ont pas reconnu les faits, l’un expliquant qu’il n’avait pas frappé, tandis que l’autre a nié avoir frappé la victime au visage. Des vidéos et des photos de l’arrestation ont été montrées lors de l’audience, où Arthur Nachiri est vu en train d’être attrapé par un policier puis relâché avec une bouche ensanglantée. Après la publication dans la presse de photographies et de vidéos prises par des témoins montrant le jeune manifestant la bouche ensanglantée, le parquet de Lyon a ouvert une enquête et que l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait été saisie. Initialement prévu en décembre 2020, le procès a été reporté à février 2021 en raison de la surpopulation et de l’indisponibilité de l’avocat de la défense Me Laurent-Franck Liénard. Lire aussi Le refus d’obtempérer est-il suffisamment appliqué en France ? La défense a alors demandé une seconde citation à comparaître pour analyser une photographie produite par la partie civile, qui montrait que l’auteur des frappes n’était pas celui désigné par l’IGPN à l’issue de son enquête. La prochaine audience, fin septembre 2021, a été reportée à avril 2022 – l’expertise d’image n’est pas encore disponible. Celle d’avril a ensuite été de nouveau ajournée pour une “audience très chargée”, dont l’homme politique dit avoir été informé la veille. Lors de la toute première audience, Arthur Naciri s’est dit convaincu que sans médiatisation de l’affaire et sans les images prises par les témoins, les deux officiers n’auraient pas à répondre devant le tribunal. Il voulait qu’ils “avouent leurs erreurs” – ce qu’ils ne faisaient pas avant l’IGPN – en réclamant une indemnisation pour son incapacité de travail et ses frais dentaires. La décision a été réservée jusqu’au 24 novembre. VOIR AUSSI – Un policier touché, deux autres blessés lors d’un rodéo urbain à Esson