L’affaire a éclaté à la fin de l’émission “C à vous”, sur 5 France, lundi 19 septembre. Interrogée sur des actes de violence imputés au député parisien, l’élue écologiste Sandrine Rousseau a déclaré avoir reçu chez elle, “depuis longtemps, l’ex-compagne de Julien Bayou”. Ce dernier lui aurait parlé de “comportements susceptibles de briser la santé morale des femmes. (…) Quand j’ai reçu cette femme, elle était dans un état vraiment très dépressif, voire très, très mauvais.” De quoi est accusé Julien Bayou ? La teneur des accusations portées contre le secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts n’est pas publiquement connue. En juillet, il révélait au Figaro que le comité du parti de lutte contre le sexisme et les violences sexuelles avait saisi contre lui. Le leader écologiste a alors reconnu “une rupture douloureuse et difficile”. Mardi soir, Sandrine Rousseau a affirmé que la victime avait “tenté de se suicider quelques semaines” après l’avoir rencontrée. Allégations de violences sexistes et sexuelles commises par Julien Bayou : on en parle avec @sandrousseau dans #CàVous ⬇️ pic.twitter.com/j8Er4kvwV3 – À vous (@cavousf5) 19 septembre 2022 Au lendemain de la diffusion de l’émission, le départ de Julien Bayou a été décidé lors d’une réunion du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, qu’il copréside avec Cyrielle Chatelain. “Il a ensuite dit qu’il n’avait pas répété les faits précis (dont il est accusé)”, raconte Benjamin Lucas, député des Yvelines, contacté par franceinfo. “Julien Bayou a demandé à être entendu par la cellule interne de l’EELV”. Benjamin Lucas, député du groupe environnemental chez franceinfo Après cette rencontre avec tous les députés écologistes, Julien Bayou a rencontré Sandrine Rousseau à l’Assemblée nationale. La députée a confirmé à franceinfo que la co-présidente du groupe n’avait pas reconnu, lors de cet entretien, des actes de violence envers un ou plusieurs anciens partenaires, dont elle l’avait accusé la veille. Contacté, l’environnement de Julien Bayou n’a pas répondu à nos sollicitations. Suite aux révélations de franceinfo sur le “retrait” de Julien Bayou, mardi après-midi, les députés écologistes ont publié un communiqué dans lequel ils “prennent acte” de cette décision. “Vu le contexte politique et les médias, c’était compliqué d’avoir une rentrée sereine au parlement sans ce retrait, afin de parler d’autres choses”, reconnaît la députée Marie-Charlotte Garin. “Cette situation ne vaut pas la démission”, souligne également le communiqué. “Ce serait dommage que Julien Bayou tire des conclusions définitives, même si nous n’avons pas encore les conclusions définitives de la commission.” Aurélien Taché, député écologiste chez franceinfo Toujours co-président du groupe, Julien Bayou peut-il alors rester secrétaire national de son parti, poste qu’il occupe depuis novembre 2019 ? Le député parisien de 42 ans voit la pression monter au sein de sa propre formation politique. Mardi, deux membres du directoire d’Europe Ecologie-Les Verts ont appelé lors d’une réunion à sa démission à la tête du parti. “Nous étions deux, moi et Alain Coulombel, pour inviter Julien Bayou à quitter son poste de secrétaire national”, a déclaré Géraldine Boÿer au Parisien. Pour Europe Ecologie-Les Verts, l’affaire Bayou intervient à un moment particulièrement sensible, à deux mois et demi d’un Congrès où le secrétaire national doit légalement passer le relais, car le parti ne permet pas le cumul des fonctions de député et de député national. secrétaire. Deux camps s’opposent actuellement à la réforme ou non de la constitution de l’EELB dans les prochaines semaines. D’un côté, les partisans de Marine Tondelier, secrétaire du parti, que beaucoup imaginent succéder à Julien Bayou, veulent accélérer cette réforme par voie de référendum. En revanche, des membres de l’aile gauche du parti, dont des proches de Sandrine Rousseau, s’opposent à ces changements. Parler de Julien Bayou fait-il partie de cette lutte interne ? “Il ne faut pas tout gâcher, c’est très sérieux.” Marie-Charlotte Garin, députée écologiste chez franceinfo Avec l’affaire Bayou, l’élu du Rhône provoque surtout “un épisode extrêmement douloureux collectivement”. “C’est normal d’être un peu contrarié en tant qu’humains”, poursuit Benjamin Lucas. Cela soulève de nombreuses questions qui ne sont pas forcément simples.” “Il est normal qu’on nous demande de donner plus d’exemples. Et plus on parle de genre et de violences sexuelles, moins il y en a”, assure la députée écologiste Sophie Taillé-Polian. On aimerait juste que les témoignages soient pris au sérieux pour pouvoir se concentrer sur le reste.”