Ainsi, selon cette étude, la majorité des Parisiens qui quittent la capitale s’installent à Lyon, toutes tranches d’âge confondues. Toulouse occupe la deuxième place dans le cœur des Parisiens irrités par la capitale, suivi de Nantes, Bordeaux et Marseille. Ces Franciliens sont majoritairement des couples ou des célibataires et ont moins de 45 ans. Cependant, ce socle change légèrement pour les Parisiens plus âgés. Les 40-59 ans préfèrent Marseille, les plus de 60 ans choisissent une pension au soleil à Nice.
Différences importantes dans la vie
Il suffit d’étudier les caractéristiques de leurs maisons pour comprendre que le beau temps à Marseille ou les bons restaurants à Lyon ne sont pas la seule motivation de ces Franciliens. En effet, si 30% d’entre eux vivaient dans une maison avant de déménager, 46% font ce choix une fois arrivés en province. Avec un gain d’espace non négligeable : la pièce à vivre de leur résidence passe de 62 m² à 86 m² en moyenne. Des mouvements qui ne sont pas sans conséquences. Si les Parisiens n’ont de Parisiens de nom qu’après s’être installés à Lyon, Nantes ou Bordeaux, ils ont toujours leur portefeuille. Et c’est plutôt bien pourvu, puisque les anciens Franciliens qui partent à la campagne bénéficient d’un niveau de vie supérieur à ceux qui restent, avec un revenu moyen de 2 230 €, contre 2 050 €. Or, selon l’Insee, ces anciens franciliens ont ainsi un niveau de vie supérieur de 15 % en moyenne aux provinciaux du même âge qu’ils rencontrent au moment de leur installation. Ces écarts se creusent dans certaines villes, selon François Dubujet, puisqu’ils sont de 18 % à Marseille, 27 % à Lyon et même 33 % à Nantes. Le phénomène des Parisiens fuyant vers la province ne semble pas avoir connu la crise après la crise sanitaire, bien au contraire. Alors que l’étude porte sur des données pré-pandémiques, encore trop récentes pour que l’institut dispose de données agrégées, l’Insee constate une mobilité accrue des élèves du primaire en Île-de-France. Ainsi, l’arrondissement a compté quatre élèves sortants pour un entrant en 2021, contre deux sortants pour un entrant en 2019.