« Ne signez pas les contrats qu’on vous propose ! Le message d’Emmanuel Macron aux PME est clair, même s’il laisse de nombreuses questions sans réponse. En visite à Saint-Nazaire pour l’inauguration du premier parc éolien offshore de France, le chef de l’Etat a exhorté les Français à ne pas paniquer face à la hausse des prix de l’énergie. Interrogé sur les mesures de sobriété énergétique, le président de la République a expliqué : « Nous devons tous faire cet effort, mais nous le ferons dans le bon ordre. Maintenant, je le dis très clairement à nos compatriotes : en ce moment, parfois quand vous êtes une petite entreprise, une collectivité locale, un bailleur social, ils vous proposent des tarifs d’électricité pour renégocier vos contrats comme des fous. Ne les signez pas aujourd’hui ! »

” Ne panique pas “

Emmanuel Macron se veut rassurant : il fait tout pour “renégocier les prix du gaz et de l’électricité” et “reconstruire le fonctionnement de nos marchés”. “Dans les prochaines semaines, nous allons collectivement faire en sorte, en Europe, avec les Américains et d’autres, de trouver des prix plus raisonnables et de donner de la visibilité sur les prix du gaz naturel et de l’électricité, pour que tout cela soit pérenne”, assure-t-il à BFM TV. . Avant de conclure : « Pas d’excitation, pas de soucis, un effort juste et raisonnable, mais pas de panique ! » Dans la ligne de mire du président, le rendez-vous du 30 septembre à Bruxelles, qui devrait dire si l’Europe décide ou non d’intensifier sa réponse à la flambée des prix. Comme de nombreux pays européens, la France demande un plafonnement du prix du gaz naturel utilisé pour produire de l’électricité. Une solution mise en place en Espagne, qui a permis de baisser les prix. “Dans le gaz naturel, nous essaierons d’obtenir au moins ce que nos amis espagnols ont obtenu”, a confirmé Emmanuel Macron ce jeudi.

Clusters de solutions

Concrètement, cette mesure, imaginée par le Medef et d’autres associations professionnelles, permettrait de réduire la pression sur les prix du marché de l’électricité à court terme : grâce à une subvention versée par l’État pour plafonner le prix du gaz naturel utilisé pour produire de l’électricité, l’État réduirait mécaniquement les excédents des producteurs renouvelables voire nucléaires. Cependant, un tel mécanisme est très difficile à mettre en œuvre uniquement aux frontières de la France, car notre réseau électrique est fortement interconnecté avec les pays voisins. La France tente également de convaincre ses partenaires européens, au premier rang desquels l’Allemagne qui, compte tenu du poids très important du gaz naturel dans son mix électrique, n’est pas favorable à un tel système.

Enquêtes pratiques

Pour les entreprises, la hausse des prix a déjà entraîné une baisse de la demande en Europe, notamment en gaz naturel. Les prix pourraient être affectés. Goldman Sachs prévoit une réduction de moitié des prix du gaz en Europe au cours des six prochains mois. La banque américaine place le prix du MWh à environ 100 euros à la fin du premier trimestre 2023. Cependant, certaines entreprises et collectivités, juste au coin de la rue, n’ont pas nécessairement le temps d’attendre. Notamment ceux qui voient leur contrat de fourniture d’énergie se terminer et qui doivent en signer de nouveaux… « Comme d’autres, nous devons décider avant le 31 décembre de signer ou non un contrat exorbitant. Aujourd’hui, la hausse des prix représenterait une augmentation de 600 % des charges des parties communes », s’inquiète par exemple Bertrand Prade, directeur général de Seine-Saint-Denis Habitat.

VIDÉO. Emmanuel Macron demande aux Français d’économiser 10% de l’énergie qu’ils utilisent