Combien vous coûte l’inflation au quotidien ? Faites le calcul avec le simulateur de puissance, de carburant et d’électricité Pendant une heure, avec ce sujet, la crise de l’énergie, mais aussi la hausse générale des prix ou encore les questions de transport, Olivier Véran a été interrogé par les lecteurs de franceinfo.fr. Voici ses réponses.

Sur l’inflation et le pouvoir d’achat

@Bourbon4 : Tout monte, sauf les salaires. En tant que ministre sage et très compétent, pouvez-vous me donner une idée : comment vivre à trois avec 1 200 euros par mois ? Une solution serait la bienvenue. Olivier Véran : Je comprends que c’est difficile de vivre avec 1 200 euros. Il existe des mesures pour les personnes travaillant à bas salaire, comme l’allocation d’activité. Tous les minima sociaux sont augmentés, comme l’indice des fonctionnaires, tous les travailleurs sont liés aux bénéfices d’une entreprise. Mais augmenter les salaires reviendrait à provoquer de l’inflation. Vous pouvez, en plus du bouclier tarifaire, bénéficier d’un chèque énergie pouvant atteindre jusqu’à 200 euros. Il est également possible de recevoir l’allocation d’urgence de retour à l’école. @Leo : Le gouvernement agit pour freiner l’inflation, mais il n’est pas possible de maintenir les boucliers tarifaires indéfiniment ou sur des produits ciblés. En tout cas, savez-vous quand les Français doivent se préparer à assumer le prix réel des biens de consommation ? Olivier Véran : Ce que nous voulons éviter, c’est la spéculation pendant longtemps, sur le marché de l’énergie. On protège les Français pendant la période, on les met au travail à partir de janvier avec une augmentation modérée. Nous agissons pour briser cette spirale de profits. Selon Bercy, 2023 pourrait être l’année de la baisse des prix. @Une Française pas contente du tout : je suis une personne précaire au RSA, ma situation ne fait qu’empirer par les hausses de prix en tout genre. Le gouvernement va-t-il enfin nous proposer une revalorisation sociale pour que nous puissions avoir une vie décente ? Olivier Véran : Nous avons augmenté tous les minima sociaux, la France est celle qui a fait le plus d’efforts sur les minima sociaux. Nous mettons alors tout en œuvre pour aider les allocataires du RSA à trouver un emploi, d’autant que de nombreux métiers ne nécessitent aucune qualification particulière. @Signé Arthur : J’ai entendu dire que la revalorisation des pensions était de 4% alors que l’indice des fonctionnaires était apprécié de 3,5%. Y a-t-il un message ou une volonté du gouvernement pour favoriser les retraités par rapport aux actifs ? Olivier Véran : La hausse de l’indice unitaire s’est accompagnée d’autres hausses tout au long de l’année, ce qui porte la hausse des revenus des fonctionnaires au-delà de 4 %. @Marie : Les prix de l’immobilier sont à un niveau record, tout comme les taux de prêt. Que comptez-vous mettre en place pour que la classe moyenne française puisse encore accéder à la propriété ? Olivier Véran : La question du logement est une priorité, notamment pour les classes moyennes qui souhaitent acquérir un bien immobilier. C’est un vrai dossier, débattu lors de la première réunion du Conseil national pour la reconstruction (CNR) et le président de la République s’est donné pour priorité d’identifier les problèmes et de chercher ensemble des solutions. Il y aura un CNR sur la question du logement, réduit aux régions. @Perplexed : Pensez-vous qu’une augmentation de 3,5 % de l’unité d’indice dans un contexte d’inflation estimée à 6 % – sans compter la perte de pouvoir d’achat des cinq dernières années – est juste ? Olivier Véran : En plus de cette augmentation des revenus, nous avons largement compensé l’impact de l’inflation par d’autres mesures. @Alex : Pourquoi l’aide va-t-elle toujours aux mêmes personnes et jamais aux classes moyennes, qui paient leurs impôts et remplissent les caisses de l’État ? Olivier Véran : Nous augmentons le nombre de Français bénéficiant d’aides, c’est notamment le cas de l’excellente aide à la rentrée. Le bouclier de prix s’applique à tous, comme le rabais à la pompe. L’essentiel de l’effort économique concerne les classes moyennes.

En impôts et taxes

@Mathilde Tilly : Je suis, comme tous les français, confronté à une hausse croissante des prix et je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas de baisse de TVA. Possible ? Olivier Véran : Si nous avions choisi de baisser la TVA sur l’électricité, comme sur le gaz naturel, le prix de ces produits aurait augmenté plus fortement. Nous sommes plus efficaces pour bloquer, avec un bouclier tarifaire, que pour réduire la TVA. Au lieu d’empêcher l’essor de certains produits, il est compensé par l’augmentation des revenus des Français en difficulté. @Emma : Si vous ne pouvez pas augmenter les salaires, pourquoi ne pas réduire l’impôt sur le revenu ? Tout ce que vous pouvez, non ? Olivier Véran : Nous avons baissé les impôts de 26 milliards d’euros pour les Français au cours des cinq dernières années. Nous continuons de le faire pendant le mandat actuel de cinq ans. Dernier exemple en date : la suppression de la redevance médias audiovisuels pour tous les Français. Nous devons faire face à l’obligation de réduire la dette, les impôts et d’augmenter les dépenses publiques. Cela nécessite des réformes dans notre pays, notamment dans les horaires de travail. @Nicolas : Je travaille pour un groupe d’assurances qui a fait un milliard de bénéfices en 2021, ça fait deux ans qu’on n’a plus de “prime Macron” et on n’a grandi que de 0,9%… en attendant que l’Etat intervienne et contraindre les entreprises à assumer leurs responsabilités en matière de pouvoir d’achat ? Olivier Véran : Nous incitons fortement les entreprises à agir sur la période. Des mécanismes sont en place, comme la prime Macron, pour inciter les entreprises à redistribuer les bénéfices. Nous nous sommes également engagés, pour les entreprises qui versent des dividendes, à les obliger à redistribuer également aux travailleurs.

Au travail

@Nikos : Compte tenu de l’inflation élevée et des prévisions des économistes, une récession est attendue en 2023. Pensez-vous qu’il y aura dans ce cas un fort impact sur l’emploi, et des mesures sont-elles prévues pour sauver des emplois et éviter des licenciements ? Olivier Véran : Actuellement nous sommes toujours en croissance, le PIB s’est redressé de 0,5 % au deuxième trimestre 2022. En termes de chômage, il est au niveau le plus bas qu’il ait atteint depuis des décennies. Nos projections pour 2023 sont toujours des projections de croissance. Aujourd’hui, la priorité est de couvrir tous les emplois disponibles sur le marché du travail. @Noémie44 : Je suis mère au foyer avec un bébé de 10 mois, avec l’inflation je rêverais de retrouver un travail, mais que faire quand il n’y a pas de crèche ou de baby-sitters disponibles ? Honnêtement, ce n’est pas une vie pour survivre grâce à l’aide sociale. Olivier Véran : Ce n’est pas une vie pour survivre avec l’aide sociale, on est d’accord. Il est impensable d’exclure les femmes du marché du travail parce qu’elles ont des enfants. Nous manquons de structures d’accueil et notamment de crèches et nous nous sommes fixé des objectifs quinquennaux très ambitieux de 200 000 crèches d’ici 2027. Il existe également des aides sociales destinées aux familles monoparentales. travail intéressant. @Moncef : Je suis gérant de café post-Covid, mon budget a déjà souffert des coupes budgétaires liées aux difficultés d’emprunts en cette période incertaine, et maintenant je souffre de l’inflation sans vouloir la renverser à l’avenant. Si vous souhaitez toujours embaucher, existe-t-il des aides spécifiques à l’embauche pendant cette période ? Olivier Véran : Il existe de nombreux dispositifs d’aide à l’emploi et à l’embauche, notamment « 1 nouveau 1 solution ». Vous pouvez trouver des informations sur le site Web du gouvernement, avec de nombreux appareils.

Pour le coût de l’énergie

@Étudiant : L’école de Strasbourg prévoit de fermer ses portes pendant deux semaines en hiver pour économiser l’énergie. Par conséquent, les économies d’énergie réalisées par l’université seront annulées par l’augmentation des besoins énergétiques des étudiants et du corps professoral pour assurer la fréquentation des cours. L’État ne pourrait-il pas faire quelque chose pour éviter cette situation ? Il ne semble pas que les écoles, les collèges et les lycées vont fermer cet hiver, alors pourquoi les universités devraient-elles? Olivier Véran : Une université a une autonomie, ce n’est pas une décision de l’Etat. Nous sommes intervenus pour les étudiants en gelant les frais d’inscription à l’université, nous augmentons les bourses d’études de 4%, plus de la moitié ont reçu d’excellentes aides pour la rentrée, il y a aussi les repas Crous à un euro, nous avons étendu le pass sport aux bourses Étudiants. Pour le logement nous avons augmenté les APL de 3,5%, les étudiants…