Après le départ d’Adrien Quatennens, qui a reconnu avoir giflé sa femme après qu’elle lui ait mis une main courante, le leader de La France insoumise (LFI) multiplie les pronostics. Jean-Luc Mélenchon s’est chargé, jeudi 22 septembre, du tweet dans lequel il applaudit le “courage” du député du Nord, qui a tant embarrassé son parti. “Je pèse mes mots tout le temps”, a-t-il déclaré au micro du “Quotidien”, en réponse au journaliste qui lui demandait s’il regrettait sa sortie sur Twitter. “C’est toi qui regrettes ce que tu as dit”, a-t-il ajouté en caressant le visage du journaliste. Depuis ses tweets lors de “l’affaire Quatennens”, Jean-Luc Mélenchon n’avait pas pris la parole. Il l’a fait ce matin… https://t.co/CZVjMY0Z4k – Qofficiel (@Daily)
M. Mélenchon avait réagi dimanche peu après que M. Quatennens ait annoncé qu’il démissionnerait de ses fonctions de parti pour “protéger le mouvement, ses militants et tous ceux qui comptent beaucoup” sur lui. “La méchanceté policière, le voyeurisme médiatique, les réseaux sociaux se sont invités dans le divorce litigieux d’Adrien et Céline Quatennens”, a-t-il commenté. Et de persister : « Adrien décide de tout prendre sur lui. Je salue sa dignité et son courage. Je lui dis ma confiance et mon affection. » Lire la recherche : L’article est pour nos abonnés Jean-Luc Mélenchon, ses lieutenants et féministes “révolutionnaires”

“Une gifle, c’est de la violence”

Le soutien et la “confiance” de Jean-Luc Mélenchon en Adrien Quatennens avaient suscité les critiques de l’opposition et l’embarras de LFI. La première ministre, Elizabeth Bourne, a notamment déclaré mardi, en marge d’une conférence de presse sur le plan du deuxième cycle, qu’il était “extrêmement choquant qu’il y ait quelqu’un qui banalise les violences conjugales”. De son côté, la leader du Rassemblement national, Marine Le Pen, a réagi sur France Inter : « Pouvoir faire un tweet avec autant de commentaires élogieux à quelqu’un qui exprime l’aveu d’avoir commis des violences, c’est quand même incroyable. » “Une gifle, c’est de la violence”, a tenté de réaffirmer jeudi sur Twitter le député LFI Daniel Obono. “Nous ne rendons service à personne, ni aux victimes, ni au mouvement, encore moins aux personnes impliquées, pour les minimiser”, peut-on lire en terminant un message affiché sur fond violet, couleur de la lutte contre les violences faites aux femmes. “Pas de remise en cause” du discours de Jean-Luc Mélenchon, a-t-il ensuite précisé dans un autre tweet, mais un “rappel des fondamentaux [de LFI] et appel à poursuivre le travail long et difficile ». Rebelles et révolutionnaires, faites passer le message. N’abandonnons pas !✊🏾♀️ https://t.co/EWRNcEToZr — Adjoint_Obono (@DeputyObono)
Mardi, lors de la conférence de presse de rentrée de son groupe politique à l’Assemblée, des députés LFI ont admis qu’ils « cherchaient » une question « complexe ». Clémentine Autain avait notamment assuré que “personne n’a[vait] il a hésité à dire qu’Adrien Quatennens devait se retirer” du parti, mais qu’il fallait reconnaître la “complexité” de telles situations, qui exigeaient le respect de la présomption d’innocence. Mme Obono avait emboîté le pas : « Oui, on suppose qu’on tâtonne, c’est une question difficile. Interrogée également sur la manière dont son mouvement traite les violences sexistes ou sexuelles, elle a répondu[er] avoir des échecs, ne pas avoir un protocole parfait.” Lire aussi : L’article est pour nos abonnés L’affaire Quatennens, une première faille dans la règle LFI de Jean-Luc Mélenchon
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