L’Ukraine et la Russie ont échangé des prisonniers militaires, le plus important depuis le début de l’offensive le 24 février. Au total, 215 personnes ont été libérées côté ukrainien, dont 188 “héros” qui ont défendu l’aciérie Azovstal à Marioupol (dont 108 membres du régiment Azov). Cinq commandants militaires, dont des chefs de la défense d’Azovstal, ont été transférés en Turquie, où ils resteront “dans une sécurité absolue et dans des conditions confortables” jusqu’à “la fin de la guerre”, a déclaré Zelensky. Dix prisonniers de guerre – dont cinq Britanniques et deux Américains – font partie de cet échange et transitent par l’Arabie saoudite. La Russie, quant à elle, a récupéré 55 prisonniers, dont l’ancien législateur Viktor Medvedtchouk, proche du président russe Vladimir Poutine, accusé de haute trahison en Ukraine. Vladimir Poutine a ordonné mercredi une “mobilisation partielle”, une mesure jugée “urgente et nécessaire”. Elles concernent dans un premier temps 300 000 réservistes, majoritairement des civils ayant une expérience militaire, âgés de 65 ans pour les plus âgés. Signe d’inquiétude chez de nombreux Russes, les sites Web des compagnies aériennes ont été piratés après le discours de M. Poutine et une pétition en ligne contre la mobilisation a déjà recueilli plus de 230 000 signatures. 1 332 personnes ont été arrêtées lors de manifestations anti-mobilisation, selon OVD-Info, une organisation spécialisée dans les décomptes d’arrestations. Ce sont les plus grandes manifestations en Russie depuis février. Dans une adresse à la nation, M. Poutine s’est dit prêt à utiliser “tous les moyens” de son arsenal contre l’Occident, qu’il accuse de vouloir “détruire” la Russie. Il a accusé l’Occident, principalement l’OTAN, d’être à l’origine du “chantage nucléaire”, renversant les accusations portées contre lui. “Ce n’est pas du bluff”, a-t-il assuré. “Il est impossible de gagner une guerre nucléaire et il ne faut pas la mener”, a réagi Joe Biden sur le parquet de l’ONU. Le président américain a attaqué de front la Russie, l’accusant de “violer effrontément” les principes des Nations unies depuis son attaque contre l’Ukraine. S’exprimant mercredi par visioconférence lors de l’Assemblée générale annuelle des Nations unies, Volodymyr Zelensky a réclamé “un juste châtiment” contre Moscou – un mot qu’il a répété quinze fois – dénonçant avec force l’invasion de son pays par les troupes russes et réclamant un tribunal spécial pour mettre Moscou sur procès “pour crime d’agression contre notre Etat”. Il a également appelé l’ONU à retirer le droit de veto de la Russie. Le Royaume-Uni continuera d’apporter une aide militaire à l’Ukraine jusqu’au “triomphe” de cette dernière contre la Russie, a promis mercredi soir la nouvelle Première ministre britannique Liz Truss à l’Assemblée générale de l’ONU. Les autorités ukrainiennes ont accusé Moscou d’avoir à nouveau bombardé mercredi le site de la centrale électrique de Zaporijia. La situation là-bas “continue de se détériorer”, a prévenu le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi. “Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre que quelque chose de catastrophique se produise”, a-t-il ajouté. A l’issue d’une réunion à l’ONU consacrée à la sécurité nucléaire, plusieurs pays occidentaux ont fait une déclaration commune en ” [rappeler] que le risque accru d’accident nucléaire restera dangereusement élevé tant que la Russie sera présente dans la région de Zaporijia.”
Retrouvez notre direct d’hier en cliquant sur ce lien. Retrouvez tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine Chronique. Alain Franchon : “La présentation du Sud global comme un bloc d’opposition anti-occidental est une caricature” Récit. “Je préfère aller en prison qu’en Ukraine” : en Russie, le choc de la mobilisation militaire Décryptages. Russie : mobilisation “partielle”, un pari militaire loin d’être gagné Discuter. Emmanuel Grynszpan “La crainte d’une réaction très négative de la société russe a jusqu’à présent convaincu Poutine de ne pas procéder à une mobilisation générale” Réel. L’annonce d’une mobilisation partielle en Russie, “un nouveau signe de désordre” par Vladimir Poutine, selon la communauté internationale Composition. Entre Russie et Occident, Emmanuel Macron s’en prend aux non-alignés Aux Nations unies, Emmanuel Macron a blâmé les États qui prétendent être non alignés pour rester neutres face à la guerre en Ukraine. Vidéo. A l’ONU, Emmanuel Macron dénonce “un retour à l’ère de l’impérialisme et du colonialisme” Plateforme. Laura Petiot : “L’utilisation du dictionnaire militaire permet de justifier le détournement de certains processus et outils législatifs” Témoignages. “Ces images des fosses communes d’Izium, ces cadavres, cette main en décomposition au bracelet jaune et bleu, ne me quittent jamais”