• Lire aussi : Fuego Fuego : un festival en toute sécurité • Lisez aussi : Beach Club doit 2,2 millions de dollars d’impôts impayés L’entrepreneur en série de 36 ans a investi dans les Dominion Water Reserves (DWR) cotées en bourse, dont il est maintenant président et chef de la direction, en plus d’être président du conseil d’administration. “C’est fou. Les gens n’en ont aucune idée. Je ne comprends pas comment le gouvernement ne sait pas qu’une entreprise détient 36% des permis d’eau de source du Québec”, a-t-il déclaré. Dix milliards de litres par an Il ne lui “vient pas à l’esprit” qu’une entreprise “comme celle-ci” soit si “sous-évaluée”. “J’ai fait ma diligence raisonnable pendant un an et demi et c’est vraiment tout”, ajoute-t-il. Il existe 42 permis de bassin d’eau souterraine délivrés par le ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique du Québec (MELCC). Ces licences représentent un volume d’eau de plus de 10 milliards de litres par an et sont accordées aux Danone, Nestlé, Coke et Eska de ce monde. Dominion Water Reserves – qui changera bientôt de nom, selon Olivier Primeau – détient six de ces permis, soit un total de 36 % du volume d’eau. À Duhamel, en Outaouais, un seul de ces permis représente 20 % du volume d’eau de source du Québec, selon les documents du MELCC. Une vague réelle et puissante Cependant, l’entreprise ne pompe pas une seule goutte d’eau pour l’instant. « Nous n’obtenons absolument rien », déclare le directeur général de Dominion Water, Jean Gosselin. L’objet de la société est de négocier ses actifs “directement ou indirectement”. « Bien sûr, nous avons cherché du financement pour le mettre en marche », ajoute M. Gosselin. Au Québec, on se croit à tort isolé de la financiarisation et de la commercialisation de l’eau, prévient un expert. “Ces gens surfent sur une vague réelle et très forte en Amérique du Nord : la privatisation de l’eau”, explique François L’Italien, chercheur à l’Institut de recherche en économie moderne. Ceux qui prétendent vouloir négocier sur les évaluations de l’eau doivent être transparents sur leur modèle commercial et leurs intentions, a-t-il déclaré. “Nous ne sommes pas dans une république bananière, nous ne pouvons pas les laisser faire”, répète-t-il. Il faut “ouvrir la boîte noire” pour savoir quel est leur business model, la nature de leurs investissements, où ils se trouvent et ce qu’ils font. Les 3 millions de dollars d’Olivier Primeau auront l’avantage de mettre tout le Québec en demeure : la privatisation de l’eau suit son cours ici comme ailleurs.

Que sont les réserves d’eau du Dominion ?

Fondée en 1995 par Michel Pelletier En bourse depuis moins de deux ans Germain Turpin était actionnaire à 20% avant l’arrivée de Primeau Il a également été PDG DWR détient 6 des 42 permis de bassin d’eau souterraine du Québec DWR détient 36 % du volume autorisé d’eau de source DWR n’a jamais pompé une seule goutte d’eau au Québec

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