Les chercheurs sont les premiers surpris par ce chiffre gigantesque, la précédente estimation ne suggérant qu’une fourchette comprise entre 1 et 10 millions de milliards. Mais en dix ans, les études se sont multipliées, les techniques de calcul statistique se sont perfectionnées et elles ont pu s’appuyer sur 489 études de populations de fourmis, venues de tous les continents où il y a des colonies, c’est-à-dire partout sauf l’Antarctique et le Groenland. . Un nombre troublant, l’étude propose des comparaisons pour aider à mesurer ce qu’il représente. On apprend par exemple qu’il y a 2,5 millions de fourmis pour un humain, ou que le poids total des fourmis, leur biomasse, dépasse celui des oiseaux et des mammifères sauvages réunis. Un poids qui a évidemment un impact, que les chercheurs décrivent adéquatement dans leur étude : les fourmis, disent-ils, forgent le monde, recyclent, aèrent, modifient la matière organique, l’humus, la terre, sans compter que leur activité est utile aux autres, les papillons, oiseaux, plantes… tout cela sans polluer leur environnement. L’étude note toutefois que malgré leur nombre, les populations de fourmis sont en déclin en raison de la destruction de leurs habitats, du changement climatique et de leur adaptation plus ou moins rapide à l’arrivée d’espèces invasives sur leurs terres.