Total est l’une des 20 premières entreprises d’énergies fossiles qui émettent directement et indirectement le plus de gaz à effet de serre depuis 1965. Aujourd’hui, l’entreprise reste à l’origine de près de 1 % des émissions mondiales de GES, soit l’équivalent des émissions annuelles de la France. Et surtout, contrairement à la communication souriante de la multinationale, qui affiche un objectif de neutralité carbone en 2050, Total consacre encore près de 80 % de ses investissements au développement des énergies fossiles, qui représentent encore 90 % de son activité.
“Total doit respecter l’accord de Paris”
Les activités de Total ont un impact direct sur les Parisiens, les grandes villes étant particulièrement vulnérables au réchauffement climatique, avec la présence de nombreux îlots de chaleur. A Paris, « à l’été 2003 [marquée par une canicule meurtrière] cela deviendra bientôt la norme. On ne peut plus exclure un pic de chaleur à 50 degrés”, explique Dan Lert, adjoint à la transition écologique de la ville de Paris, auprès de 20 Minutes. “Les effets du changement climatique coûtent trop cher à la ville et aux Parisiens”, renchérit Dan Lert. Nous avons investi 10 milliards d’euros depuis 2014 dans la transition écologique et 1 milliard dans la transition énergétique. Le coût d’une crue décennale est estimé entre 3 et 30 milliards d’euros. Or, le risque de crue décennale a augmenté de 20 % sous l’effet du réchauffement climatique. Tous nos efforts seront vains si les vrais dirigeants ne changent pas. Il faut nommer les responsables du risque climatique. Total doit respecter l’Accord de Paris. Le GIEC dit que l’exploitation pétrolière doit cesser, mais Total continue d’investir dans des bombes climatiques. L’objectif de cet appel est de confronter TotalEnergies à ses contradictions et d’obliger le premier pollueur français à réduire ses émissions. » Contactée par 20 Minutes, la compagnie pétrolière a confirmé « regretter l’action en justice qui a été engagée » et « estime que son engagement spécifique et massif dans les énergies renouvelables et l’électricité apporte une réponse bien plus efficace à la question climatique que le mode de traitement ». . Le groupe ajoute qu’il est à l’initiative à Paris d’un réseau de bornes de recharge alimentées en électricité 100% renouvelable et travaille à la conversion de sa flotte de bateaux fluviaux à la motorisation électrique.
“Manœuvres de dilatation”
Paris n’est pas la seule ville que Total lui attribue. New York et Poitiers l’ont rejointe mercredi. Avant cela, 13 collectivités locales avaient porté plainte en 2020 contre la multinationale, dont Grenoble, Bayonne, l’agglomération de l’Est qui regroupe neuf communes de Seine-Saint-Denis ou la région Centre-Val-de-Loire. En 2019, les associations Nos affaires à tous, Sherpa, Eco-Maires et ZEA ont été pionnières, bientôt rejointes par France Nature Environnement. Ce mercredi 21 septembre, les intéressés ont simplement présenté les nouveaux associés au juge et Total a répondu en envoyant 70 pages de procédure, qui seront examinées par le juge en mars 2023 au mieux. « Nous nous remettons de six mois de manœuvres tardives. “, regrette à tous Jérémie Suissa, directeur général de notre Société. L’entreprise avait déjà obtenu un long délai en demandant que le tribunal de commerce soit celui qui connaît du dossier et non le tribunal judiciaire. La demande a été refusée… Après trois ans de procédure. Une fois tous les appels examinés, le géant pétrolier pourra toujours faire appel, ce qui repoussera probablement la décision finale de quelques années… Entre-temps, l’État a été condamné en août 2021 à verser 10 millions d’euros pour ne pas avoir suffisamment renforcé son dispositif antipollution, une décision qui couvrait alors le premier semestre 2021. Il a été remis pour les deux semestres suivants, jusqu’en juillet 2022, France risque de payer un montant record de 20 millions d’euros d’amendes, selon l’avis du rapporteur public du Conseil d’Etat, publié lundi 20 septembre. Edit 22 septembre : Ajout de la réaction TotalEnergies.