Vers une meilleure répartition des étrangers arrivant sur le territoire français ? C’est la proposition d’Emmanuel Macron, qu’il entend mettre en œuvre grâce à un projet de loi asile et immigration qui sera présenté en 2023, sur lequel les Français apparaissent divisés. Selon un sondage de l’institut CSA pour le CNEWS, révélé ce jeudi, une petite majorité de Français (52%) sont donc favorables à l’accueil des étrangers dans les zones rurales en perte de population, quand 48% y sont opposés. Dans le détail, 41% des répondants sont plutôt favorables et 11% absolument favorables. En revanche, 25% des répondants sont totalement contre et 23% plutôt contre. Le président de la République veut vraiment accueillir plus d’étrangers, ceux qui ont un titre de séjour et donc le statut de réfugié, dans les zones rurales. L’objectif est double : d’une part, stopper l’entassement des réfugiés dans les grandes agglomérations, notamment en Île-de-France, où ils vivent dans une grande précarité, et leur offrir de meilleures conditions d’accueil. d’autre part, revitaliser les zones en perte de population et lutter contre la fermeture de certains services publics, comme les classes dans les écoles primaires ou les collèges, faute de population.

Les Français des communes rurales s’y sont probablement opposés Selon le sondage de l’Institut CSA, les jeunes de moins de 35 ans sont majoritairement favorables à cette idée (57%), tandis que la balance s’inverse chez les plus de 65 ans, plus hésitants (55% défavorable, 45% favorable) . En termes de communauté de résidence, les Français restent également partagés, même si les Français des communes rurales sont à 52 % défavorables à l’accueil d’étrangers dans les zones en perte de population, contre 45 % pour les habitants des communes de plus de 100 000 habitants. . En termes de proximité politique, la gauche reste très ouverte à l’accueil d’étrangers dans les zones rurales, avec 80% des proches de La France approuvant, 77% pour les proches du Parti socialiste et 87% pour Europe Ecologie – Les Verts. Les partisans d’Emmanuel Macron partagent également largement cette idée (76%).

La droite et l’extrême droite sont défavorables C’est à droite et à l’extrême droite que l’idée ne passe pas. En effet, 70% des partisans républicains s’opposent aux immigrés arrivant dans les zones moins peuplées. Ce pourcentage monte à 88 % pour les proches du Rassemblement national (RN) et à 97 % pour les partisans de la Reconquête. La semaine dernière, une manifestation était organisée par des élus et des sympathisants du RN à Callac, dans les Côtes-d’Armor, contre le plan “Horizon”, qui visait justement à accueillir une centaine de réfugiés dans la commune de 2.200 habitants. Les élus du RN et de Reconquête ont notamment estimé qu’avec ce projet, les réfugiés auraient droit à une aide à laquelle les résidents des communautés rurales ne peuvent prétendre. De son côté, l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) a soutenu la proposition d’Emmanuel Macron pour une meilleure répartition des populations étrangères sur le territoire. “Je pense que c’est une bonne solution car nous avons déjà ce type d’expérience. Quant aux demandeurs d’asile, nous le répartissons sur tout le territoire pour éviter la concentration, notamment en Île-de-France”, a expliqué le patron de l’Ofii Didier Leschi au micro de RMC. Sondage réalisé par questionnaire en ligne auto-administré les 20 et 21 septembre, auprès d’un échantillon représentatif de 1 010 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.