• Lire aussi : Enquêtes autour de Donald Trump • Lisez aussi : Sous pression, Trump ressuscite le complot QAnon • Lisez aussi : Votez au Congrès américain pour empêcher les présidents de truquer les élections Plus précisément, la valeur des biens immobiliers de l’organisation de la famille Trump aurait été manipulée de manière répétée et persistante pour inciter les banques à lui prêter de l’argent à des conditions plus favorables, a déclaré mercredi le procureur général de l’État de New York. “Pour résumer, il a menti pour obtenir des avantages financiers importants”, a expliqué Letitia James. À ce titre, il a demandé à la Trump Organization, au nom de l’État de New York, 250 millions de dollars de dommages et intérêts. Photo d’archives, AFP
Trump et ses enfants Eric, Ivanka et Donald Jr. à la Trump Tower de New York en 2017.
Des interdictions d’entreprise sont également demandées pour les enfants de Donald Trump et Donald Jr., Ivanka et Eric. La plainte, déposée devant la Cour suprême de l’État de New York, “prouve que Donald Trump a faussement gonflé sa valeur nette [de ses biens] milliards de dollars pour s’enrichir injustement et tromper le système, comme nous tous”, a déclaré Mme James lors d’une conférence de presse. Par exemple, la valeur de la triple Trump Tower sur la 5e avenue de New York aurait été déclarée sur la base d’une superficie trois fois plus grande que la réalité, ce qui lui aurait permis d’être valorisée à 327 millions de dollars américains. Ces poursuites interviennent après plus de trois ans d’enquêtes et un mois après le témoignage sous serment de l’ancien président républicain.

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La fin des courses Le procureur général démocrate cherche à interdire à Trump ou à cette société de participer à tout achat immobilier commercial dans l’État de New York ou de solliciter des prêts auprès d’institutions financières. Cette enquête a débuté en 2019 après le témoignage explosif au Congrès de l’un des anciens avocats personnels de Donald Trump, Michael Cohen, devenu l’un de ses détracteurs. Ces allégations signifient la “destruction complète” de l’image de Trump en tant que riche homme d’affaires autodidacte, a-t-il déclaré à CNN. Réplique Sur son réseau Truth Social, Trump a dénoncé “une nouvelle chasse aux sorcières”, accusant Letitia James de persécution politique. “L’affaire d’aujourd’hui n’est ni factuelle ni légale – elle se concentre uniquement sur l’avancement du programme politique du procureur général”, a déclaré son avocate, Alina Hamba, à CNN. Si ce procès est une autre épine juridique dans le pied de l’homme de 76 ans, il ne sera pas politiquement fatal, estime le politologue Raphael Jacob. « Pour un candidat ordinaire, ce serait politiquement très sérieux. Pour lui, je ne pense pas que ce soit un coup particulièrement dur. […] C’est presque un fait divers comme un autre sur Trump”, précise-t-il. Un chercheur à la chaire Raoul-Dandurand de l’UQAM rapporte qu’une personne poursuivie ou même reconnue coupable au civil est toujours éligible à se présenter à la présidence. Le 45e président des États-Unis, qui a ouvertement l’intention de se représenter en 2024, n’est actuellement pas poursuivi. – Avec AFP

Autres enquêtes autour de Donald Trump

L’ancien président américain est la cible de trois autres enquêtes pénales et parlementaires, mais aucune charge n’a été retenue contre lui. DOSSIERS DE LA MAISON BLANCHE En quittant la Maison Blanche, Donald Trump a emporté avec lui des cartons entiers de documents, faisant fi d’une loi lui ordonnant de tout remettre aux Archives nationales. En janvier, il a retourné 15 boîtes, mais la police fédérale a déclaré qu’il en gardait probablement plus dans sa résidence en Floride. Le 8 août, le FBI a mené une perquisition spectaculaire à Mar-a-Lago avec un mandat pour “dissimulation de documents classifiés” et “entrave à une enquête fédérale” et a saisi une trentaine de boîtes supplémentaires. ATTAQUE DU CAPITOLE La justice fédérale a lancé une vaste enquête après l’attentat du 6 janvier 2021 par des partisans de Donald Trump contre le siège du Congrès, lorsque des élus ont certifié la victoire de son adversaire Joe Biden à l’élection présidentielle. Une commission parlementaire enquête sur le rôle de l’ancien président dans l’attentat depuis plus d’un an. Lors de plusieurs auditions, il a indiqué avoir mis beaucoup de pression sur les responsables électoraux après le vote de 2020. La commission devrait publier un rapport préliminaire en octobre, dans lequel elle pourrait recommander de poursuivre le républicain. Merrick Garland, le procureur général nommé par Joe Biden qui a autorité sur la question, aura le dernier mot. LES ÉLECTIONS DE 2020 À GEORGIAX Un procureur de l’Etat de Géorgie enquête depuis 2021 sur des “tentatives d’influence sur les opérations électorales” de cet Etat du sud plutôt conservateur, mais Joe Biden a gagné. Lors d’un appel téléphonique, Donald Trump a demandé à un haut responsable géorgien de “trouver” près de 12 000 bulletins de vote à son nom, suffisamment pour annuler les résultats dans cet État. Le procureur du district du comté de Fulton, Fani Willis, a nommé un grand jury pour déterminer s’il y avait suffisamment de preuves pour l’inculper. Il a déjà réussi à recueillir des témoignages de personnalités du cercle restreint de Trump, dont son ancien avocat personnel Rudy Giuliani. Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.