Un climat pesant régnait ce mercredi devant la préfecture du Var. Un cercueil et des gilets noirs accrochés à une porte ont planté le décor d’une journée de “deuil”. Ce mercredi, une centaine d’officiers de police judiciaire tous vêtus de noir venus de Toulon, Marseille et Montpellier ont manifesté contre ce qu’ils considèrent comme la “mort de leur métier”. Gilets enlevés, les officiers ont observé une minute de silence en hommage à une profession qu’ils craignent de disparaître. • © Jean François Fuster FTV
Dans leur viseur : la réforme de la réorganisation de la police judiciaire menée par Gérald Darmanin. L’objectif est de regrouper les différents services de police au niveau départemental et de les placer sous l’autorité d’un seul directeur de la police nationale (DDPN), contre plusieurs actuellement. Ainsi, la PJ, la sécurité publique, les CRS, la police des frontières et la justice sont désormais un seul et même secteur. Une solution pour accroître l’efficacité de la police face à une délinquance du quotidien qui ne cesse d’augmenter, selon le Home Office. Les officiers venus protester y voient un risque de réduire les moyens et les compétences de la PJ, ainsi que son indépendance. “Nous voulons maintenir notre délocalisation et notre circonscription, qui nous permettent une réelle indépendance dans nos enquêtes au service des juges et des citoyens”, a affirmé à l’AFP Christophe Olivieri, porte-parole de la police CGT à Toulon. « Si demain nous supprimons cette hiérarchie spécialisée et que nous sommes sous le commandement d’une direction départementale, qui aura sous ses ordres les quatre secteurs, d’une part, elle comprendra moins la spécialité et nous détournera inexorablement vers d’autres missions. » Et ça, on ne veut pas”, a-t-il poursuivi au micro de France 3. De son côté, le secrétaire national de la CGT Police, Anthony Caillé, parle d’une volonté de “faire taire la police judiciaire”, actuellement protégée “des pressions du pouvoir d’une gestion à distance” des autorités politiques et administratives, rapporte l’AFP. Alors qu’il y a moins d’un mois une première rencontre avait eu lieu entre Gérald Darmanin et les cadres de la police judiciaire, de nouvelles discussions devraient être organisées pour début octobre.