• Lire aussi : La Russie a « effrontément violé » les principes fondateurs de l’ONU, accuse Biden • Lire aussi : Guerre en Ukraine : plus de 1000 personnes arrêtées lors de manifestations anti-mobilisation en Russie “Quand on est sur le point d’avoir des mobilisations, ça veut dire qu’on a pas mal touché le fond du baril”, résume Pierre St-Cyr, colonel à la retraite des Forces armées canadiennes. “Mobilisation partielle”, c’est ce qu’a annoncé mercredi le président russe, qualifiant la décision d’”urgente et nécessaire”. Ce sont 300 000 réservistes qui doivent rejoindre l’effort de guerre sous peine d’amendes ou d’accusations. Photo AFP
Une arrestation d’un des nombreux manifestants mercredi à Moscou contre la mobilisation annoncée par le président russe Vladimir Poutine.
Cela survient alors que les troupes russes font face à de grandes difficultés, d’autant plus que l’Ukraine a réussi à reprendre 6 000 kilomètres carrés de territoire dans le nord, près de Kharkiv, en quelques jours début septembre. Escalade dangereuse Selon deux experts consultés par Le Journal, le recours à la mobilisation montre que Poutine est à court de solutions, ce qui ouvre la voie à une escalade qui pourrait déboucher sur un conflit nucléaire. Yann Breault, professeur d’études internationales au Collège militaire royal de Saint-Jean, est sans équivoque : « Le risque que Poutine utilise des armes nucléaires n’a jamais été aussi élevé six mois après l’invasion. » “Ça va me faire peur si cette mobilisation échoue”, ajoute M. St-Cyr. Que lui restera-t-il ? C’est ça qui est dangereux. » Pierre St-Cyr Soldat retraité Car rien n’est moins certain selon lui que ces 300 000 hommes auront l’effet escompté. «Il y a beaucoup de motivation et ils auront besoin de pratique. On peut attendre un mois avant de voir une quelconque efficacité sur le terrain », poursuit-il. “Nous utiliserons certainement tous les moyens à notre disposition pour protéger la Russie et notre peuple”, a déclaré le président russe dans son discours, faisant référence aux armes nucléaires. Ce n’est pas du bluff. » En début de semaine, la Russie a annoncé des référendums considérés par l’Occident comme faux, du 23 au 27 septembre, pour annexer quatre territoires ukrainiens qu’elle détient. Cela servira d’argument à Poutine pour convaincre sa population que la Russie a “envahi”, prédit M. St-Cyr. Zelensky croit au bluff Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réagi en disant qu’il “ne croyait pas” à l’utilisation de l’arme nucléaire par Moscou et a minimisé l’annonce de la mobilisation. “Il a besoin d’une armée de millions car il voit qu’une grande partie de ceux qui arrivent partent”, a-t-il ajouté. Plusieurs chefs d’Etat ont profité de leur comparution devant l’Assemblée générale de l’ONU pour dénoncer mercredi cette annonce russe. “Une guerre nucléaire ne peut pas être gagnée et ne doit pas être menée”, s’est principalement plaint le président américain Joe Biden. Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.