En général, les revenus de la vente des billets représentent un tiers du financement des entreprises de transport public. Le reste est couvert par le gouvernement du Québec et les municipalités. QS s’engage à compenser toutes les pertes de revenus résultant d’une baisse des tarifs allant jusqu’à 50 % pour tous les utilisateurs à partir de 2026-2027. Les estimations de Québec solidaire sont basées sur les revenus de transport et l’achalandage de la société de transport en 2019. Le parti estime que l’achalandage des transports en commun reviendra aux niveaux d’avant la pandémie dès 2023. Le co-porte-parole de Québec solidaire Gabriel Nadeau-Dubois lors d’une annonce sur le transport en commun à Montréal. Photo : La Presse Canadienne/Paul Chiasson Selon les prévisions de l’Association du transport urbain du Québec (ATUQ), qui représente les 10 plus importantes sociétés de transport de la province, les revenus de la vente de billets atteindront près de 1,14 milliard de dollars en 2026. La moitié de ce montant, qui devra être versé à titre de compensation, équivaut à 568,5 millions de dollars, alors que QS estime le coût de sa mesure à 500 millions de dollars. Le manque à gagner serait donc de 68,5 M$ si la mesure n’avait pas d’impact sur l’achalandage.

QS parie sur la croissance du trafic

Or, l’étude de Gabriel Nadeau-Dubois estime qu’une réduction de 50 % des tarifs inciterait 5 % de personnes de plus à utiliser les transports en commun. Selon QS, cette augmentation permettrait de booster les revenus des entreprises de transport, ce qui réduira à terme l’impact économique de sa politique. Cette logique ne s’applique que si Québec solidaire ne les indemnise pas intégralement pour les tarifs réduits dont bénéficieront les nouveaux usagers attirés par sa mesure. Si l’on se fie toujours aux projections de l’ATUQ, une augmentation de 5 % du trafic passagers en 2026 ferait passer les recettes tarifaires de 1,14 milliard de dollars à 1,19 milliard de dollars si le plein tarif était exigé. Pour compenser la réduction de 50 % accordée aux usagers, il faudrait verser 595 millions de dollars aux entreprises de transport, au lieu des 500 millions de dollars indiqués par QS. L’ATUQ souligne que l’arrivée de nouveaux utilisateurs créera des coûts supplémentaires pour les entreprises de transport. Cependant, l’offre de services doit également être prise en compte dans l’équation, car s’il y a plus d’utilisateurs, des bus supplémentaires devront probablement arriver à certains moments, ce qui augmentera les coûts d’exploitation. Après la publication de cet article, QS a confirmé qu’aucune compensation ne serait offerte aux transporteurs pour le trafic supplémentaire que leur proposition entraînerait. Mais la formation politique s’engage à les dédommager si jamais l’augmentation du nombre d’usagers engendre des surcoûts. Pour faire face à ces augmentations potentielles des coûts d’exploitation et pour augmenter l’offre de transport collectif, Québec solidaire investit 21,8 milliards de dollars en immobilisations sur quatre ans et augmente de 200 millions de dollars par année le montant alloué au Programme d’aide . pour le développement des transports en commun, a expliqué un représentant du parti.