Publié à 17h10
Louis-Samuel Perron La Presse
Le pédophile de 74 ans a été condamné à 12 ans de prison en février 2020 pour avoir agressé sexuellement deux garçons vulnérables et créé une plateforme d’échange de pornographie juvénile pour les pédophiles québécois. André Faivre a agi en tant que “mentor” auprès d’autres pédophiles en tant que chef d’un réseau structuré visant à “promouvoir les pédophiles”. André Faivre a été arrêté grâce au courage d’un agent infiltré qui est entré dans le “club social” en se faisant passer pour un pédophile attiré par les jeunes garçons. Depuis des mois, André Faivre lui donnait des astuces pour attaquer le jeune voisin fictif de l’agent secret. PHOTO ROBERT NADON, ARCHIVES LA PRESSE André Faivre en 1991 Dans les années 1980 et 1990, André Faivre a agressé sexuellement un adolescent qui éprouvait de graves retards de développement. Devenu éducateur dans un foyer d’accueil pour petits garçons, le prédateur s’en est pris à un petit enfant. Il a ensuite écrit des “chroniques” de ses crimes et les a partagées en ligne. Si sa peine totale est de 12 ans, André Faivre n’a en réalité été condamné qu’à quatre ans de prison, puisque sa période de détention préventive a été comptée deux fois. Le septuagénaire est donc admissible à la libération conditionnelle légale puisqu’il a purgé les deux tiers de sa peine. Cette libération est presque automatique par la loi. Jusqu’à la fin de sa peine, André Faivre sera toutefois soumis à des conditions strictes, dont celle de demeurer en tout temps dans un établissement désigné, a indiqué la Commission des libérations conditionnelles du Canada dans une décision rendue publique mercredi. Les ouvriers qui encadraient André Faivre se disent très préoccupés par son risque social et jugent son risque de récidive “élevé”. Une vision partagée par la Commission, qui déplore les opinions “profondément ancrées” de l’auteur sur l’idée qu’un pédophile est “acceptable”. “Vous avez exprimé verbalement votre intention de maintenir votre participation à la communauté BL [Boy Lover]tout en répudiant les activités militantes », souligne la Commission. La Commission soutient qu’André Faivre n’a fait “aucun progrès” pendant sa détention. Il est plus préoccupé par son intention de renouer avec d’anciens “confrères pédophiles”. ” [Cela] défie sérieusement votre potentiel de réintégration sécuritaire dans la société. Entre autres conditions imposées par la Commission, il lui sera interdit de se procurer du matériel pornographique, d’être en contact avec des enfants et d’avoir un téléphone. Le juge l’avait déjà privé d’internet pendant les 15 années suivantes. André Faivre, qualifié de “délinquant de longue durée”, fera l’objet d’une surveillance de longue durée de 10 ans à la fin de sa peine. Son procès en appel se poursuit.