Publié 13h14 Mis à jour à 13h50
Henri Ouellette-Vézina La Presse
“Bien sûr, nous nous préparons à différentes choses. Avant tout, nous voulons nous assurer que tout se passe de la meilleure façon possible, sans menacer l’intégrité des personnes et des biens », a déclaré mercredi le lieutenant Benoit Richard, porte-parole de la SQ pour les élections. Jusqu’à présent, plus d’un millier de personnes ont exprimé leur intérêt à rejoindre la manifestation sur les réseaux sociaux. Les convois “Dehors la CAQ” devront partir de plusieurs villes pour se rassembler à L’Assomption, la cavalcade de François Legault, le samedi 1er octobre, deux jours avant le scrutin. Une marche d’environ un kilomètre aura lieu jusqu’au bureau électoral du Premier ministre sortant. Sur Facebook, les organisateurs disent vouloir “dénoncer le gouvernement québécois actuel, représenté principalement par la CAQ, pour avoir abusé du stimulus de la pandémie pour créer des perturbations sociales, humaines, émotionnelles et économiques dans la société québécoise”. Le lieutenant Richard confirme que “chaque coup sera analysé” individuellement. “On ne peut pas parler du type de préparation ni des stratégies, mais soyez assurés que nous utiliserons les ressources en conséquence pour répondre à tous les besoins sur notre territoire”, a-t-il insisté, précisant toutefois qu’”il y a le droit de manifester” et qu’en aucun cas cas ne sera violé.
La CAQ appelle au calme
Par écrit, le bureau du chef de la CAQ a indiqué mercredi qu’il était conscient « que la pandémie a été difficile pour de nombreux Québécois ». “Nous avons tout fait pour sauver des vies. Les Québécois étaient très favorables. Ils ont fait beaucoup de sacrifices pour nous sortir de cette pandémie”, a déclaré l’attaché de presse Ewan Sauves. “La liberté d’expression est un droit fondamental. En revanche, elle doit s’exercer dans le respect, sans intimidation”, a-t-il ajouté, sans commenter davantage les manifestations attendues. Chez les conservateurs, Éric Duhaime n’a pas voulu répondre aux questions des journalistes lors des convois “Dehors la CAQ” mardi soir. « Nous ne sommes aucunement liés à cette manifestation, a réitéré mercredi l’attaché de presse du chef conservateur Cédric Lapointe. Nous défendons le droit de manifester, mais les manifestations doivent être respectueuses et pacifiques. » Il y a deux semaines, M. Duhaime a défendu ses candidats qui avaient financé le « convoi de la liberté » à Ottawa, alors que Radio-Canada révélait que cinq d’entre eux avaient donné entre 20 $ et 125 $ pour soutenir la manifestation des camionneurs. “Les candidats n’ont rien fait de violent, tout était pacifique. Moi-même, à l’époque, j’ai soutenu les camionneurs”, a-t-il déclaré. “Ce que j’ai vu du mouvement des camions, c’est que les gens en ont marre des mesures sanitaires abusives”, a ajouté le chef conservateur.
Une longue liste de plaintes
Cette fois, la liste des reproches adressés au gouvernement Legault est longue : il lui est notamment reproché d’avoir « trois fois restreint déraisonnablement la société en imposant un couvre-feu sans effet avéré sur la transmission », voire « forcé la fermeture de son entreprise Québec, causant des faillites massives », ayant même « supprimé la suprématie parentale » avec la loi 15. Il est également allégué que le Québec « a discriminé des citoyens qui remettent en cause les méthodes de gestion de la pandémie en les accusant d’être des conspirateurs simplement parce qu’ils remettent en question », voire « a privé des professionnels de la liberté d’expression pour créer une loi d’omerta ». Québec a aussi profité de l’urgence sanitaire pour engager des dépenses extraordinaires, complètement irrationnelles et sans aucun appel d’offres », se plaignent les organisateurs, qui estiment aussi que les médias ont été utilisés pour « filtrer l’information ». Avec Mylène Crête, La Presse