“J’ai regardé les médias diffuser l’interview du chauffeur de bus qui est poursuivi pour homicide involontaire et blessures par négligence. Il ne faut pas oublier : il y a 23 victimes, 23 enfants victimes. Six morts, 17 blessés”, raconte Fabien Bourgeonnier, père de Loïc décédé dans le drame de Millas le 14 décembre 2017.
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“Depuis le début, l’avocat de la défense a joué un jeu pour la faire ressembler à la meilleure femme au monde qui est complètement sympathique aux enfants. Dès le premier jour, il a été démontré que cette femme n’avait aucune empathie pour les enfants. On lui a demandé deux fois ce que représentait pour elle la date du 14 décembre. La seule réponse qu’elle a donnée, c’est la mort de son père », poursuit-il.
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“Au cours de l’audience, il a été dit qu’au moment de l’accident, lorsqu’elle s’est retrouvée par terre à côté d’un corps d’enfants de 11 ans, sa première pensée a été de savoir où se trouvait son sac. Je trouve ça très sérieux. Même si cette dame ne se sent pas responsable car selon elle les obstacles ont été levés, elle n’a pas un mot sur la fréquentation des enfants, tout ce qu’elle a dit hier c’est “Nous nous sentons responsables”. Qui est ce “nous” ? Je suppose que c’est la défense qui lui a suggéré ces mots. C’est grave au niveau de nos parents, mais c’est aussi grave par rapport à nos enfants. Cette dame a le courage de dire qu’elle est la meilleure conductrice du monde Dans quelques jours, je parlerai et vous apprendrai certainement quelque chose qu’elle a fait quelques semaines avant cette tragédie. Il y a des choses absurdes. Détourner la défense contre nous est un manque total de respect. La défense se permet de faire filmer cette dame elle a le droit de parler mais je pense que ceux qui ont vraiment le droit de parler ce sont nos enfants. Hier, nos enfants ont pris leur place. Il y en a 5 qui ont vécu avec des mots effrayants, avec des sentiments effrayants demandant pardon à nos parents. Ces enfants n’ont aucune raison de nous demander pardon, c’est à nous adultes de le faire. Une petite fille s’est tournée vers cette dame et lui a dit: “Madame, je suis en colère contre vous, vous avez ruiné ma vie.” A cette époque, cette dame ne faisait absolument rien, pas même un mot. Elle n’est pas capable de se lever et de lui dire : “Je te comprends, je suis avec toi.” Je trouve cela inacceptable.