“La famille portera plainte, soit en se joignant à l’action du parquet de Strasbourg si une enquête a déjà été ouverte, soit, si ce n’est pas le cas, en prenant les mesures nécessaires” pour engager une action pénale et mener une enquête pour “suite à un homicide involontaire sur X (…) faire toute la lumière sur les circonstances” du décès, a précisé le capitaine Matthieu Airoldi. La veuve de la victime et ses deux filles estiment que, “à tout le moins, il y a de grandes questions à se poser sur le traitement [le patient] dont il a bénéficié ou dont il n’a pas bénéficié dans l’urgence » à Strasbourg. Interrogée en fin de matinée, la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi, n’avait pas encore répondu. Le décès du patient, survenu le 1er septembre, a été médiatisé par le syndicat Force ouvrière (FO), qui a aussitôt adressé un courrier au ministre de la Santé, François Braun, pour dénoncer “le fonctionnement désastreux des urgences” aux CHU de Strasbourg. Un précédent patient était décédé en mars après avoir attendu douze heures avant de recevoir des soins. Cette fois, l’octogénaire est décédé après avoir passé “une vingtaine d’heures sur son brancard dans une zone de soins” avant d’être découvert mort lors d’un changement d’équipe, selon le secrétaire général de la FO aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg, Christian Prudhomme. Matthieu Airoldi dit avoir “eu une transmission très, très fragmentée du dossier patient” qui montre “des trous et une période d’au moins trois heures” pendant laquelle il était “sans surveillance et sans soins alors qu’il était extrêmement agité aux urgences”.