Le gouvernement pourra enfin mesurer la maltraitance des personnes âgées et handicapées Madeleine Riffaut dit avoir attendu 12 heures pour avoir un demi-verre d’eau chaude. Lorsqu’elle arrive aux urgences après des complications liées au Covid, elle est rejointe par plusieurs proches, dont Jean-David Morvan, auteur de bande dessinée, notamment sur son parcours de rescapée. “Nous sommes arrivés aux urgences et ils nous ont refusé l’entrée – ce que je comprends. Mais ils nous ont dit qu’ils nous appelleraient plus tard et après rien”, raconte l’écrivain à franceinfo. Jean-David Morvan découvre 24 heures plus tard que Madeleine Riffaud vient d’être transférée dans une clinique privée : “Quand on l’a trouvé à la clinique, on s’est rendu compte qu’il n’allait pas bien et c’est ce qu’il dit dans sa lettre ouverte.” Le survivant, qui est aveugle, raconte le froid, la faim, les cris des autres patients refoulés à la porte des urgences, et les infirmières dévastées qui courent partout. Les soignants distribuent “ça marche”, “j’arrive”, mais “personne n’est jamais arrivé”, décrit Madeleine Rifo dans sa lettre. Pour autant, il ne blâme pas le personnel soignant. Après avoir couvert la guerre du Vietnam pendant sept ans, l’ancienne journaliste est engagée comme aide-soignante dans un hôpital de la capitale. Il tirera de cette expérience un ouvrage sur le système de santé intitulé Vêtement de nuitpublié en 1974. “Ce qu’il y a de bien avec Madeleine, c’est qu’évidemment, elle n’en met jamais sur les infirmières ni sur qui que ce soit. Pour elle, c’est le système qu’il faut refondre”, estime Jean-David Morvan. Dans un communiqué, l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris donne sa version, reprenant précisément son parcours : prise en charge à 12h10, prélèvements à 12h43, scanner à 17h25. « Le patient s’est présenté seul en ambulance aux urgences de l’hôpital Lariboisière le 4 septembre 2022 à 12h10. Elle a été reçue par l’infirmière d’accueil et d’orientation, inscrite sur le circuit de soins du service, puis examinée par le médecin-chef à 12h25, qui a ordonné un certain nombre d’examens. Des échantillons biologiques ont été prélevés à 12h43. et a eu un scanner à 17h25. Le 5 septembre au matin, après l’examen clinique du médecin, la patiente a été transférée dans un autre établissement de santé adapté à son état de santé”, écrit l’AP-HP dans un communiqué publié aujourd’hui, mardi 20 septembre. Affirmant que “c’est ainsi que des gestes techniques, des soins et un suivi ont été prodigués à la patiente de manière régulière tout au long de sa prise en charge”, l’AP-HP indique, enfin, “elle regrette sincèrement la façon dont la patiente a vécu sa prise en charge et le fait qu’elle Nous allons essayer de clarifier rapidement et complètement les conditions dans lesquelles elle a été informée et accompagnée tout au long de son séjour à l’hôpital Lariboisière AP-HP.