Dans un environnement économique profondément bouleversé par les effets du Covid-19 et du conflit en Ukraine, « la politique monétaire ne peut empêcher les premiers effets de nombre de ces chocs. Mais il peut garantir qu’ils ne se chevaucheront pas. C’est ce que fait la BCE”, a déclaré Christine Lagarde dans un discours à Francfort.

L’inflation “plus persistante que prévu”

“Nous ne laisserons pas cette phase d’inflation élevée affecter le comportement économique et créer un problème d’inflation durable”, a ajouté le président de l’institution, reconnaissant que les hausses de prix dans la zone euro “se sont avérées beaucoup plus élevées et plus persistantes qu’au début”. attendu. Selon elle, les chocs de la pandémie et l’invasion russe de l’Ukraine “ont provoqué des tournants dans notre environnement économique”, qui auront des conséquences durables. La baisse des approvisionnements en gaz naturel “est devenue un changement structurel majeur qui aura des ramifications pendant plusieurs années”, a-t-il déclaré, les prix des combustibles fossiles “susceptibles d’être plus élevés pendant un certain temps”. “Cela pourrait avoir un impact sur la production industrielle en Europe, affectant à la fois l’offre et les prix.” De même, « la mondialisation est en train de changer », en raison de la perturbation créée par la pandémie qui a perturbé les chaînes d’approvisionnement internationales. “Bien que je doute que nous assistions à une démondialisation, les entreprises sont susceptibles de détenir des stocks en permanence plus élevés et de raccourcir leurs chaînes d’approvisionnement”, a expliqué l’ancien ministre.

Une hausse historique des taux en septembre

Autre conséquence selon elle : un éventuel “déplacement de la production énergivore” hors de la zone euro. Ces changements structurels du côté de l’offre “sont un facteur important pour faire durer plus longtemps l’inflation au-dessus de l’objectif”, a-t-il admis. L’inflation a atteint un niveau record de 9,1 % dans la zone euro en août. En septembre, la BCE a franchi une étape historique en relevant brutalement ses taux directeurs de 75 points de base, du jamais vu depuis l’entrée en vigueur de l’euro. La BCE a l’intention de suivre cette politique. « L’ajustement du rythme des hausses de taux est un outil clé pour signaler notre détermination à remplir notre mandat et à contenir les anticipations d’inflation. Et le mouvement plus rapide du début de cycle haussier reflète bien notre volonté de ramener l’inflation vers notre objectif de moyen terme, “autour de 2%”, a assuré Christine Lagarde.