Dans la cour de l’hôtel Matignon, une vingtaine d’enfants, vêtus de gilets orange et de casques jaunes, pédalent autour des clous colorés étalés sur le trottoir, insouciants des ors de la République et des discussions sérieuses des grandes personnes. A eux deux, six ministres, dont le premier, se mettent à leur hauteur et leur posent des questions assez faciles : « Savez-vous faire du vélo ? “, ” Quand avez-vous appris? » Quelques minutes plus tard, Clément Beaune (transports), Christophe Béchu (transition écologique), Sarah El Haïry (jeunesse), Roland Lescure (industrie), Amélie Oudéa-Castéra (sport) et la cheffe du gouvernement Elisabeth Borne donnent aux élèves de Jouy – le-Moutier (Val-d’Oise), Pradet et Collobrières (Var), leur diplôme “Savoir faire du vélo”. Ils ont appris à pédaler, à gérer la circulation et à connaître les règles. A Matignon, mardi 20 septembre, Elisabeth Borne a tenu à annoncer personnellement un nouveau “plan vélo”, quatre ans après celui lancé en septembre 2018 par son prédécesseur Edouard Philippe. Il était alors “seul” ministre des Transports et avait supervisé le développement de ce programme. “Nous voulions devenir une ‘Bike Nation’”, a-t-il rappelé aujourd’hui devant le tribunal de Matignon. Lire aussi : Comment le vélo devient l’atout gagnant des villes moyennes
Cet engagement est ancien. Fin 2017, en concluant les ‘Assises de la Mobilité’, une consultation visant à encourager ‘la mobilité au quotidien’, Elisabeth Borne avait surpris les acteurs du transport public en déclarant : ‘il faut arrêter de regarder le vélo avec condescendance, considérant qu’il est une question secondaire. Outre le développement du “Savoir faire du vélo”, qui a déjà bénéficié à 180 000 enfants et qui devrait concerner 800 000 chaque année, le “plan vélo” est doté d’un budget de 250 millions d’euros pour 2023. Ce montant s’ajoute à 900 millions ont été investis depuis 2018, selon Matignon, sous forme de fonds versés aux collectivités, de soutien aux investissements locaux et de certificats d’économies d’énergie financés par des entreprises polluantes.

Manque de ressources humaines

Pourtant, ce montant de 250 millions d’euros ne serait pas aussi extraordinaire qu’il y paraît, selon Sébastien Marrec, chercheur en urbanisme et urbanisme. « En 2022, en intégrant les fonds du plan de relance, les investissements totaux auront sans doute déjà atteint cet ordre de grandeur. En Italie, le budget est égal et le Royaume-Uni, sous Boris Johnson, a investi 2 milliards de livres sterling [2,3 milliards d’euros] en 2020 », observe l’expert. Vous avez lu 41,74% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.