Si certains d’entre eux témoignent d’un “niveau de prise en charge élevé et stable” en France, “le rapport fait état de situations hétérogènes entre les territoires, avec une aggravation dans les départements et régions d’outre-mer”, a détaillé à l’AFP Anne Gallay, directrice des non transmissibles. maladies et blessures à la Santé Publique de France. Premier constat : la natalité baisse dans toutes les régions de France sauf la Guyane. Le nombre de naissances est passé de 841 000 en 2010 à 734 000 en 2019. Les principales raisons résident dans l’augmentation de l’âge maternel à l’accouchement (de 29,4 ans en 2010 à 30,1 ans en 2019) et la baisse de la fécondité chez les jeunes femmes.
Diabète gestationnel
Dans le même temps, la vulnérabilité maternelle semble s’aggraver : un peu moins de naissances sont couvertes par l’assurance maladie (96,8% en 2010 contre 96,0% en 2019). Et les mères en situation irrégulière bénéficiant de l’assistance médicale publique (AME, 1,6 % en 2010 ; 2,5 % en 2019) et les mères sans-abri (0,58 % en 2015 en Ile-de-France ; 2,28 % en 2019) sont plus nombreuses. Bien que les femmes enceintes fument il y a moins de vingt ans, la France reste l’un des pays européens où la prévalence du tabagisme maternel est la plus élevée en Europe (16,2 % des femmes fumaient au 3e trimestre en 2016). Certaines pathologies maternelles pendant la grossesse et après l’accouchement sont en augmentation, notamment les troubles liés à l’hypertension (4,5 % en 2010, 5,0 % en 2019) et au diabète gestationnel (6,7 % en 2010-13, 6 % en 2019). Cette dernière augmentation s’explique en partie par des changements dans les méthodes de dépistage et une augmentation de la prévalence de facteurs de risque tels que l’obésité ou l’âge maternel plus avancé. Le taux de césarienne est stable depuis 2012 (environ 20,2%). Concernant le taux d’épisiotomie lors d’accouchements par voie basse, il a fortement baissé dans le même temps, tant pour les primipares, dont il s’agit du premier bébé, (de 29,5% en 2010 à 10,0% en 2019) que pour les multipares (de 10,5% à 2,7 % au cours de la même période).
Augmentation de la mortalité néonatale
Autre constat important : les évolutions de la mortalité sont contradictoires, “voire alarmantes” tant pour la mère que pour l’enfant, a souligné Anne Gallay. Ainsi, le taux de mortalité maternelle n’a pas diminué significativement entre 2007-2009 (9,5 décès pour 100 000 naissances) et 2013-2015 (8,1 pour 100 000), date des dernières données disponibles. Et la mortalité néonatale (entre 0 et 27 jours d’âge) a augmenté en France métropolitaine, passant de 1,6 décès pour 1 000 naissances en 2010 à 1,8 pour 1 000 naissances en 2019. “Des travaux sont en cours pour mieux comprendre les causes de cette mortalité”, a relevé Nolwenn Rég. , chef de l’unité périnatale de Santé publique France. La situation peut en tout cas progresser, selon elle, “beaucoup de pays affichent de meilleurs résultats”. Dans les départements et régions d’outre-mer, le bilan global est encore plus défavorable. Le taux de mortalité maternelle est 4 fois plus élevé qu’en France métropolitaine, le taux de mortinaissance est 1,5 fois plus élevé et le taux de mortalité néonatale est 2 fois plus élevé. La Guyane et Mayotte sont les départements où la situation est la plus mauvaise. Ces constats « plaident pour un renforcement de la prévention et de la promotion de la santé périnatale », « un meilleur accès aux droits et aux soins, notamment dans certaines régions » de l’Outre-mer, conclut le rapport.