par Claude Chendjou PARIS (Reuters) – Wall Street devrait reculer à l’ouverture mardi et les actions européennes sont également dans le rouge à la mi-séance, alors que le premier jour de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine devrait entraîner une forte hausse de taux d’intérêt mercredi au risque d’accélérer la dégradation de la situation économique. Les contrats à terme sur les indices de New York ont ​​​​signalé une ouverture à Wall Street avec le Dow Jones en baisse de 0,40%, le Standard & Poor’s 500 en baisse de 0,47% et le Nasdaq en baisse de 0,57%. A Paris, le CAC 40 était en baisse de 0,95% à 6 003,92 vers 10h15 GMT. A Francfort, le Dax a gagné 0,83% et à Londres, qui était fermée lundi en raison des funérailles de la reine Elizabeth II, le FTSE a chuté de 0,19%. L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 a chuté de 0,55 %, l’EuroStoxx 50 de la zone euro a chuté de 0,74 % et le Stoxx 600 a chuté de 0,73 %. Face à la persistance d’une inflation élevée, qui a atteint 8,3% en glissement annuel en août aux Etats-Unis, les décisions de mercredi du Federal Open Market Committee (FOMC), qui se réunit mardi, sont très attendues par les investisseurs. Les marchés tablent principalement sur une hausse des taux d’intérêt de 75 points de base, mais une hausse de 100 points de base n’est pas exclue. La banque centrale suédoise a surpris mardi en annonçant une hausse de 100 points de base de son taux directeur à 1,75% et a prévenu qu’elle prévoyait de poursuivre le resserrement de sa politique monétaire pour lutter contre l’inflation. Les décisions de politique monétaire de la Banque d’Angleterre (BoE), de la Banque du Japon (BoJ) et de la Banque nationale suisse (BNS) seront annoncées jeudi. La Suisse a aussi considérablement abaissé ses prévisions de croissance mardi, à 2% cette année et 1,1% en 2023. Dans la zone euro, où la Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux directeurs de 75 points de base au début du mois, sa présidente, Christine Lagarde, doit s’exprimer dans la soirée lors d’un débat en Allemagne. “Tout tourne autour des banques centrales cette semaine”, déclare Erik-Jan van Harn, stratège macro chez RaboResearch. Parallèlement, les statistiques officielles publiées mardi ont montré que les prix à la production en Allemagne ont enregistré des augmentations sans précédent d’une année sur l’autre et d’un mois sur l’autre de 45,8 % et 7,9 % respectivement en août. LES VALEURS EN EUROPE Le secteur bancaire (+0,55%), soutenu par les anticipations de remontée des taux d’intérêt, a été le plus gros gagnant du Stoxx 600, tandis qu’en revanche, l’immobilier (-3,84%), qui devrait pâtir de la augmentation du coût du crédit, montre la plus forte baisse. Unibail-Rodamco et Klépierre perdent respectivement 1,74% et 1,38% tandis que Commerzbank progresse de 1,84%. Les valeurs de luxe telles que Kering (+0,57%) ou Richemont (+0,69%) sont également sollicitées, profitant des travaux pour encore assouplir les restrictions sanitaires en Chine. En termes de résultats commerciaux, le groupe britannique de magasins de bricolage Kingfisher (-3,31%) a été pénalisé par une baisse de près de 30% de ses bénéfices semestriels, tandis que l’allemand Henkel, en hausse de 0,83%, a bénéficié d’une croissance organique en hausse. prévisions pour cette année. LE PRIX Les rendements obligataires européens continuent d’augmenter, principalement grâce aux données sur les prix à la production en Allemagne. Le taux à 10 ans du groupe allemand a atteint un plus haut sur trois mois à 1,89 %, son plus haut sur cinq ans depuis juillet 2011 à 1,8 %, et le taux à deux ans, le plus sensible à l’évolution des taux d’intérêt, son plus haut depuis juillet 2011 à 1 69 %. Les anticipations d’évolution du coût du crédit indiquent un taux interbancaire dans la zone euro à 2,7 % en août 2023. Aux États-Unis, le taux de dix ans a augmenté de près de cinq points à 3,54 % et le taux de deux ans d’environ trois points à 3,97 %. CHANGEMENTS Le dollar (+0,13%) reste proche d’un plus haut de 20 ans face aux principales devises frappées le 7 septembre. L’euro, en baisse de 0,16 % à 1,0006 $, se maintient juste au-dessus de la parité avec le dollar. La couronne suédoise a brièvement profité dans la matinée d’une hausse surprise des taux d’intérêt par la banque centrale du pays pour s’échanger à 10,7025 pour un euro et 10,764 pour un dollar avant de perdre par la suite tous ses gains. PÉTROLE Les prix du pétrole sont soutenus par les tensions d’approvisionnement, un document de l’OPEP+ montrant que la production de l’organisation était inférieure à son objectif prévu de 3,583 millions de barils par jour (bpj) en août. Les investisseurs attendent également les décisions de la Fed pour tenter d’en mesurer l’impact sur la demande mondiale de pétrole brut dans les mois à venir. Le Brent est en baisse de 0,01 % à 91,99 $ le baril et le brut américain West Texas Intermediate (WTI) est en hausse de 0,27 % à 85,50 $. (Montage par Claude Chendjou; Montage par Kate Entringer)