Le tribunal a condamné Anthony B., 46 ans, le gardien de la paix qui a commis les gestes d’étranglement, à la même peine, Sébastien P., 48 ans, alors général de brigade, qui a enfoncé son genou dans le bas du dos et le bras d’Amadou Koumé, et le major Didier M., 62 ans, l’officier supérieur ce soir-là. Ils ont été reconnus coupables de « vices » directement liés au décès de M. Koume, le premier pour usage de la force, « certes légal », mais « insuffisamment maîtrisé », ainsi que pour avoir laissé la victime en décubitus ventral sans s’enquérir l’état de sa santé. Lire l’enquête : L’article est destiné à nos abonnés Brutalités policières : six ans après la mort d’Amadou Koumé, le combat de sa compagne pour la justice
Sébastien P. a fait preuve d’un “manque évident de discernement” peu “intéressé par [son] état de santé après une arrestation très aventureuse “et alors qu’il ne représentait plus aucun danger”, selon le tribunal. Didier M. s’est rendu coupable “d’une série de négligences et d’omissions” en tant que “responsable du commerce”, présent au bar, lors du transport en camionnette et à l’arrivée au commissariat, où M. Koumet a été déclaré mort .

“Il y a peu de justice rendue”

Plus de sept ans après sa mort, la famille, dont la plainte au civil s’était rouverte après une déposition prise sans suite, était venue entendre la décision au tribunal jeudi matin. “Entendre le mot coupable, bien sûr, c’est une satisfaction dans une affaire comme celle-ci, mais la peine est relativement clémente donc peu de justice est rendue”, a rétorqué Me Eddy Arneton, leur avocat. “Cela ne ramènera pas Amadou Koumé, mais sa famille connaît maintenant exactement les circonstances dans lesquelles il est mort et sait aussi que sa mort était aux mains des policiers, donc c’est une étape, et nous l’accueillons comme telle”, a-t-il déclaré. ajoutée. Lire aussi : Mort d’Amandou Koume après arrestation : trois policiers seront jugés pour homicide involontaire
L’avocat d’Anthony B. a refusé de commenter immédiatement. La défense, qui avait demandé la libération lors du procès, qui s’est déroulé du 27 juin au 4 juillet, dispose de dix jours pour faire appel. Le procureur avait requis un an de prison avec sursis pour les trois policiers. Technique controversée, la clé à étranglement, interdite dans la gendarmerie et officiellement remplacée en 2021 dans la police, est au centre de plusieurs enquêtes lancées après la mort des hommes interpellés. Le monde avec l’AFP