Les avertissements s’accumulent. Depuis quelques jours, il y a la possibilité d’un “passage en force” concernant la réforme du système des retraites. Cette dernière pourrait être intégrée sous la forme d’amendements au projet de loi de finances attendu à l’automne, qui pourraient être votés à 49-3 – donc sans débat parlementaire. Après la gauche, c’est au tour de la droite nationaliste de bloquer cette méthode. Mardi 20 septembre sur France Inter, Marine Le Pen rappelle “le danger d’une motion de censure”. Lire aussi Pourquoi parle-t-on autant du 49-3 cet automne ? Lors de la première session parlementaire cet été, les 89 députés nouvellement élus du RN n’ont pas soutenu la motion de censure déposée par Nupes. Le groupe avait préféré ne pas participer au vote, et à ce qu’il considérait comme un processus purement politique, loin de l’approche constructive qu’il essaie d’avoir. Marine Le Pen tient cependant à rappeler que son équipe est bel et bien dans l’opposition. Et qu’il se dressera non seulement contre la réforme du système des retraites, mais aussi contre la méthode que l’exécutif envisage. “Bien sûr, nous voterons contre s’il n’utilise pas cette arme institutionnelle qui existe dans la constitution (le 49-3). Mais s’il le fait, il prendra le risque d’une motion de censure”, a-t-il déclaré. Avant de rappeler que “les Français sont contre” ce texte, “ils l’ont dit mille fois”. L’éventuel soutien du RN à une motion de censure accroît la pression sur le gouvernement, qui pourrait être renversé si 279 députés étaient d’accord.