Dans une lettre adressée à tous les aspirants députés, l’Association québécoise des matériaux et matériaux de construction demande au Québec de faire preuve de courage et de compassion en réduisant les heures d’ouverture d’un jour par semaine. « Ouvrir 83 heures par semaine épuise patrons et salariés […], déplore son président, Richard Darveau. Comme le reste de la population, les commis de quincaillerie aspirent à équilibrer […]. Ils veulent travailler 35 à 40 heures par semaine, pas 83 heures. » Une loi vieille de 30 ans Adoptée par le gouvernement libéral de Robert Bourassa il y a plus de trente ans, la loi actuelle visait principalement à l’époque à permettre aux commerçants d’ouvrir le dimanche et les soirs de semaine. Pour les commerces qui restent, il ne reste que le service et l’expertise d’employés « compétents et dévoués », capables de répondre aux moindres questions des consommateurs, explique-t-il. Mais comment, avec de telles heures, arrivez-vous à retenir les services de ces travailleurs ? La réponse : permettre à ce personnel tant aimé de bénéficier lui aussi d’une qualité de vie, en obligeant les commerçants à réduire les heures d’ouverture de toutes les quincailleries, estime le président de l’AQMAT. Respect des employés C’est le choix fait, sans jamais le regretter, par le président du Groupe Gagnon, propriétaire de cinq quincailleries. Depuis 2020, aucun d’entre eux n’est ouvert le dimanche et le soir. “Le respect de notre personnel est venu naturellement”, dit-il. En tant qu’entreprise, il est de notre responsabilité de leur permettre de se déconnecter, de retrouver un équilibre dans leur vie. C’est la responsabilité de toute la société. Tout le monde gagne. » Nicolas Couture, PDG du Groupe Couture, en Estrie, est d’accord, malgré la «certaine érosion» de ses ventes. “Des employés qui étaient partis sont revenus travailler avec nous depuis que nous avons fermé le dimanche”, a-t-il déclaré. […] Pour que davantage de travailleurs bénéficient de telles conditions et que les quincailleries continuent de se défendre contre les gros, il faut absolument que le gouvernement légifère. » La patate chaude dans les villes Interrogé, le ministre du Travail sortant Jean-Boulet a catégoriquement refusé de commenter le dossier hier, référant Le Journal à son collègue et ministre de l’Économie sortant Pierre Fitzgibbon. M. Fitzgibbon n’a pas pu être interviewé. Mais dans un SMS, le personnel lui a rappelé le dépôt en juin du House Bill 44, qui est mort au feuilleton. Cette dernière visait à donner aux villes le pouvoir de réglementer dans ce domaine. S’il est réélu le 3 octobre, un gouvernement caquiste déposera « un projet de loi similaire », nous a indiqué son cabinet. – Avec la collaboration de Francis Halin Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.