L’affaire PPDA continue de s’étendre. En effet, deux nouvelles plaintes contre Patrick Poivre d’Arvor, pour viols et agressions sexuelles, ont été déposées ce mois-ci, révèle Libération ce lundi 19 septembre.

Les mêmes rituels sont décrits

Le modus operandi décrit par les trois nouveaux demandeurs est similaire. Bénédicte Martin, Juliette (nom d’emprunt) et Anne (aujourd’hui Margot) Cauquil-Gleizes témoignent toutes trois d’une rencontre avec le PPDA lors de l’émission Vol de nuit ou à travers une lettre envoyée à ce grand nom de l’édition mondiale. Une réunion de bureau s’ensuit où le présentateur tente de les déshabiller puis de les pénétrer. Je n’ai jamais cessé de rapporter les actions de PPDA, personne n’a jamais été choqué Bénédicte Martin dit même ne pas comprendre l’indifférence de ses interlocuteurs lorsqu’elle raconte son agression. Les faits dont il se plaint remontent à 2003. Il porte plainte à Paris le 12 septembre et a alors 20 ans. Anne Cauquil-Gleizes dit que sa rencontre avec le PPDA a été évoquée dans le livre du journaliste Les Femmes de ma vie, paru en 1988. Dans son livre, il la compare à un « homard » à ramasser « avec le pouce et la pointe derrière le pinces. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’elle a cessé d’agiter ses longues jambes et s’est mise à ronronner.” J’ai détaillé cette rencontre à nos collègues. Il me berce sur le lit, me déshabille, me pénètre. Cela ne prend que cinq minutes. Je reste complètement passif, je ne comprends pas ce qui m’arrive Elle avait 17 ans au moment des faits allégués, un an après sa première rencontre avec le PPDA. La première rencontre est déjà entachée de pensées inappropriées. Le présentateur lui aurait demandé “quel sous-vêtement porte-t-elle”. A 24 ans, le journaliste la recontacte et l’invite à assister à l’enregistrement d’un journal télévisé. La jeune femme est alors emmenée dans le bureau du présentateur. “Ce journal était vraiment dur, tu me donnerais une petite friandise”, aurait-elle lâché, avant de crier et de s’enfuir. Juliette (nom changé), journaliste et auteur, affirme pour sa part avoir été violée dans les locaux du PDDA en 2000. Pénétration rapide, pas de tentative de séduction, « la simple satisfaction d’un besoin ». En détail : “Il m’a poussée sur une table, a soulevé ma jupe et m’a pénétrée.” Dans Libération, elle dit se souvenir d’un détail “dégoûtant”: une boîte de mouchoirs, que le PPDA lui aurait remise après avoir été violée pour “s’essuyer”. Il dit avoir eu l’impression que c’est “un morceau de viande que nous utilisons”. Patrick Poivre d’Arvor, 74 ans, est accusé par une trentaine de femmes de viol, d’agression ou de harcèlement sexuel. Il les refuse tous. Le journaliste avait également annoncé, en avril dernier, qu’il allait porter plainte en “plainte diffamatoire” contre 16 femmes qui l’accusent de harcèlement ou de violences sexuelles. L’enquête est toujours en cours.