M. Charette a profité de sa présence à un débat environnemental à Montréal pour attaquer la solidarité québécoise, qui veut imposer une surtaxe de 15 % (une amende) à l’achat de véhicules polluants comme les fourgonnettes et les VUS.
“Le gros, gros danger, c’est qu’on crée une aversion à la mobilisation. Il faut mobiliser la population et non la retourner contre nous, a dit le kakuista. […] Je parle par exemple de la France avec les gilets jaunes. »
Le mouvement de protestation des gilets jaunes en France est né à l’automne 2018 en réaction à la nouvelle taxe sur les carburants pour réduire les gaz à effet de serre.
“Je donnais un exemple qui s’est passé il y a quelques temps du côté européen, je ne dis pas que cela arrivera”, a-t-il déclaré quelques minutes plus tard lors d’une conférence de presse.
“Nous n’attaquons pas la majorité [des véhicules vendus], a répliqué Alejandra Zaga Mendez, candidate de Québec solidaire à Verdun en marge du débat. Ce n’est pas une taxe à la pompe. C’est une mesure qui […] c’est dissuasif pour les voitures qui sont très polluantes.”
Comme l’a souligné Solidarité, de nombreuses exceptions seront prévues : pour les familles nombreuses (plus de deux enfants), pour les véhicules de travail ou encore pour les personnes du quartier sous conditions.
M. Charette a ainsi reproché à la mesure de s’appliquer à la majorité des véhicules, tout en critiquant du même coup son caractère symbolique.
“Ça devient iconique une fois qu’on enlève toutes ces catégories, il reste très peu de véhicules”, estime-t-il.
Deux autres partis sont également entrés dans le débat, soit Jeanne Robin, candidate pour le PQ dans Taschereau et Virginie Dufour pour le PLQ dans Mille-Îles.
Si la question des pénalités a suscité les échanges les plus intenses, les visiteurs sont restés très disciplinés et ont convenu de positions vertueuses. Par exemple, sur la question des matières résiduelles, tout le monde s’entendait pour dire qu’il fallait faire mieux.
« Mon Dieu, quelle harmonie ! Il ne manque plus que le Parti conservateur après tout », a réagi l’animatrice Josée Boileau à la fin du premier bloc d’échanges de cette discussion inspirée du modèle face à face de TVA.
Seul le parti conservateur était quasiment absent. Comme l’a souligné le modérateur, le parti n’a tout simplement pas répondu à l’invitation.
« Les candidats potentiels avaient déjà pris d’autres engagements, a expliqué Véronique Gagnon au Journal dans les annonces du PCQ avant d’ajouter : peu importe l’enjeu, nos candidats s’engagent à représenter le PCQ dans divers débats. Il n’y a donc pas d’autre raison que celle mentionnée ci-dessus. »
Bien que M. Charette ait fait l’objet de quelques critiques, le bilan de la CAQ n’a pas été particulièrement abusé. Le 3e lien entre Québec et Lévis, un projet controversé d’un point de vue environnemental, vient d’être évoqué.
Comme l’a expliqué aux journalistes la candidate péquiste Jeanne Robin, le débat a porté sur l’économie verte et les candidats sont restés très coincés sur les enjeux, à savoir : les matières résiduelles, la fiscalité verte, les énergies renouvelables, les terrains contaminés, la pénurie de main-d’œuvre et l’adaptation aux changements climatiques.
« Ce n’est pas le débat environnemental qui a permis de demander à François Legault de justifier les choix que son gouvernement n’a pas faits lors du dernier mandat, a expliqué Mme Robin. Ce débat n’aura malheureusement pas lieu puisque M. Legault a refusé de participer à un débat sur l’environnement.
On rappelle que le premier ministre François Legault a été critiqué ces dernières semaines pour avoir refusé de participer à un débat uniquement sur la crise climatique. Ce dernier s’est défendu en expliquant que la question est posée dans les deux débats nationaux.
La discussion de lundi a eu lieu au pavillon des sciences de l’UQAM et était organisée par le Réseau Environnement, le Conseil des sociétés de technologies environnementales du Québec ainsi que l’Association québécoise pour la production d’énergies renouvelables.