Omicron et ses variantes mineures ont dominé tout au long de 2022, prenant rapidement la place des variantes Alpha et Delta antérieures. Aujourd’hui, c’est essentiellement la sous-variante Omicron BA.5 qui domine l’Europe et les Etats-Unis. Pour mieux répondre à ces mutations, les groupes pharmaceutiques adaptent leurs vaccins. Une idée qui n’est pas nouvelle : dans le cas de la vaccination contre la grippe, par exemple, on utilise des vaccins quadrivalents – développés avec des composants issus de deux souches du virus de la grippe A et de deux virus de la grippe B.

                Vaccins bivalents :

Dans le cas du Covid, les vaccins dits bivalents sont conçus dans le même but : entraîner le système immunitaire à reconnaître plusieurs envahisseurs. La gamme américano-allemande Pfizer-BioNtech a ainsi adapté son premier vaccin (Comirnaty) contre la souche Wuhan pour l’arrivée d’Omicron. Il propose désormais une dose de rappel d’un vaccin bivalent «Omicron BA.1», qui contient à la fois l’ARN messager (ARNm) du virus SARS-CoV-2 d’origine et l’ARN messager spécifique de la variante Omicron BA. .1. Ce sérum a été approuvé par l’Agence européenne des médicaments début septembre. Des centaines de millions de doses seront prêtes cette année, selon Pfizer. Spikevax, le vaccin de la biotech américaine Moderna, a également été adapté en vaccin bivalent contre BA.1, sur le même principe que celui de Pfizer. Ce sérum « Omicron BA.1 » a été approuvé au Canada ainsi que par l’Agence européenne des médicaments début septembre. Outre Moderna et Pfizer/BioNTech, d’autres vaccins bivalents sont en préparation. C’est notamment le cas d’un candidat vaccin des laboratoires français et britannique Sanofi et GSK qui cible les souches Delta et Beta.

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                L’arrivée des sous-variantes BA.4 et BA.5 :

Les laboratoires travaillent sur d’autres vaccins bivalents, ciblant spécifiquement, en plus de la souche d’origine, les sous-variantes d’Omicron, BA.4 et BA.5, devenues dominantes. Pour l’Europe, Pfizer et BioNTech ont une longueur d’avance. Fin août, ils ont reçu l’approbation d’urgence de la FDA pour leur vaccin bivalent contre BA.4 et BA.5. Ils ont également reçu le feu vert de l’Agence européenne des médicaments le 12 septembre. De son côté, Moderna a également développé un vaccin bivalent ciblant BA.4/5 : ce dernier n’est pour l’instant homologué qu’aux États-Unis, pas encore dans l’Union européenne. Moderna explique cependant que Spikevax bivalent contre BA.1 “montre (…) également une réponse plus élevée contre les sous-lignées Omicron BA.4/5” par rapport au vaccin de première génération. Cependant, en l’absence de données cliniques complètes, le professeur Antoine Flahaut, directeur de l’Institut de santé globale de l’Université de Genève, se dit prudent quant à la “supériorité” des nouveaux vaccins bivalents par rapport aux premières formulations.

                Quels sérums pour la campagne de vaccination d’automne ?

La France a passé des commandes de plusieurs millions de vaccins bivalents Wuhan/BA.1 et Wuhan/BA.5 auprès de Pfizer/BioNTech et Moderna, a indiqué la Direction générale de la Santé à l’AFP. Ces doses seront mises à disposition des pharmacies et des centres de vaccination une fois que la Haute Autorité de Santé (HAS) aura rendu son avis sur la place de ces nouveaux vaccins dans la stratégie vaccinale française. Des commandes des laboratoires Sanofi (bêta monovalent) et espagnol Hipra (alpha-bêta bivalent), dont les vaccins sont encore à l’étude par l’Agence européenne du médicament, ont également été passées, mais ne sont pas attendues avant la fin de l’année, précise également la DGS. . La 4e dose est toujours recommandée pour les personnes les plus à risque de développer des formes sévères de Covid-19, leurs proches et certaines professions du secteur médico-social, particulièrement exposées au virus.