Affaire Adrien Quatennens : comment les explications du député LFI, qui avoue avoir giflé sa femme, sont acceptées dans les Nupes Pourtant, Olivier Faure a été le premier allié de Nupes, seul dirigeant d’une des quatre formations, à appeler au retrait d’Adrien Quatennens : c’était samedi dernier, lors de la Fête des Roses, c’est-à-dire la veille de la parution du communiqué de presse dans lequel le coordinateur national de La France insoumise reconnaît des actes de violence à l’encontre de son épouse et annonce qu’il se retire de ses fonctions au sein du mouvement. Le Parti socialiste prend la tête, semble-t-il, comme pour montrer qu’il n’est pas soumis à l’hégémonie des « révolutionnaires » : au contraire, tous les autres membres du Nupes – révolutionnaires, écologistes et communistes – se taisent. Ce discours socialiste ressemble aussi à un engagement : la règle est établie, selon le député Hervé Saulignac. “Le discours d’Olivier Faure était celui que je voulais personnellement entendre, explique-t-il. La France révolutionnaire n’a peut-être pas réagi d’une seule voix, c’est à elle d’en tirer des conclusions et je n’interfère pas, je n’interfère pas. Nous l’avons fait. ce que nous devions, nous le faisions et ils faisaient ce qu’ils avaient à faire.” Le danger, selon un député socialiste, serait de “tomber dans le piège d’en faire trop” : “On pourrait passer pour ceux qui profitent d’un événement dramatique”, ajoute ce dernier. Au sein de la coalition de gauche, le Parti socialiste préfère jouer la carte du sage et de l’exemple. “C’est certain que le Parti socialiste est exemplaire, assure Arthur Delaporte, député PS du Calvantos. Quand on a eu des candidats aux élections municipales accusés de ne pas être stricts sur la question des droits des femmes, on les a tout de suite désavoués.” Arthur Delaporte estime que “cette culture de l’exemplification” devrait s’étendre “à d’autres organisations”, et ouvre même la porte à la démission d’Adrien Quatennens de son poste de député. “C’est une décision qu’il doit prendre, note-t-il. Légalement, il en a le droit. Ensuite c’est une question qui se pose aussi, par exemple pour Damien Abad qui a dû quitter le gouvernement ou pour d’autres.” « Un député qui est accusé et admet actuellement des actes répréhensibles, même des actes criminels, doit-il rester député ? Je pense que le fait de sa reconnaissance devrait le faire réfléchir. Arthur Delaporte, député PS du Calvados chez franceinfo La question sera au cœur de la rentrée parlementaire de La France insoumise, qui se réunit en fin de semaine à l’Assemblée nationale pour évoquer sa stratégie au sein du demi-cercle. La France insoumise veut montrer qu’elle tient la rampe, sauf qu’en coulisses, le malaise persiste avec deux lignes tirées en interne après les révélations. D’un côté, celle du dirigeant Jean-Luc Mélenchon qui défend son bras droit, “son ami” comme il dit. En revanche, ceux qui se sont mordus la langue avant la communication officielle ce week-end. Selon les informations de franceinfo, la publication du communiqué commun pour saluer la décision d’Adrien Quatennens et rappeler l’engagement de LFI pour lutter contre les violences faites aux femmes a créé des divisions au sein du mouvement. Pour l’instant, le coordinateur de la France indisciplinée s’est retiré de ses fonctions au sein du mouvement, mais pour un député indiscipliné, il “reviendra difficilement”. D’autres vont encore plus loin, au sein du Nupes, et lui proposent de démissionner de son poste de député. La chute du maître dauphin de Jean-Luc Mélenchon rebat les cartes en interne : qui peut remplacer le chef rebelle ? “Ceux qui sont les plus aptes à prendre la relève sont éliminés”, analyse un député socialiste. Selon lui, les révolutionnaires n’ont plus le choix : pour survivre, ils devront “s’ouvrir sur l’extérieur”.