Trois nouveaux témoignages édifiants. Ce lundi, le journal Sortie révèle les histoires de trois femmes qui accusent Patrick Poivre d’Arvor de viols et d’agressions sexuelles. Des événements qui n’entraîneront pas de poursuites, car ils sont prescrits, mais concernent un mode de fonctionnement qui a déjà été décrit dans des témoignages précédents. En témoignant, ces femmes veulent appuyer les plaintes des autres avant elles. Ces événements se déroulent dans le monde de l’édition, un milieu dans lequel le PPDA était influent et, surtout, où beaucoup connaissaient la “renommée” de la star de TF1.
“Personne n’a jamais été choqué”
Sortie publie d’abord le témoignage de Bénédicte Martin qui, malgré la prescription, estime que son histoire pourrait être utile à d’autres victimes. Elle avait 24 ans au moment des faits, en 2003. Cette auteure est invitée de l’émission littéraire PPDA, vol de nuit. A la fin de l’enregistrement, il lui propose de retourner regarder un journal télévisé. Quelques semaines plus tard, après avoir enregistré ce JT, une secrétaire l’emmène dans une chambre, où elle se retrouve alors seule avec l’animateur. “Les filles anorexiques sont souvent très intéressantes, très sensibles. J’aimerais vous aider à vous nourrir”, disait-elle alors. Puis, raconte Bénédicte Martin, il l’attrape par derrière, par le cou. Elle se débat au sol, mais il essaie de soulever sa jupe et de l’embrasser. L’auteur parvient à s’échapper et à s’enfuir. Deux ans plus tard, lorsqu’elle rencontre à nouveau la star, il lui propose de reprendre les pitreries “là où elles se sont arrêtées”. Dans le témoignage de Bénédicte Martin, ce qui frappe, c’est l’indifférence de ses interlocuteurs lorsqu’elle raconte son agression. Tout le monde dans le monde de l’édition semble être au courant du comportement de PDDA. Bénédicte Martin mentionne notamment les noms de Frédéric Beigbeder et Michel Houellebecq. “Je n’ai jamais cessé de rapporter les actions du PPDA, personne n’a jamais été choqué”, dit-il.
“Un morceau de viande que nous utilisons”
En 2000, Juliette (auteur dont le prénom a été changé) subit la même procédure. Il te dit Sortie seulement après une apparition dans l’émission vol de nuit, PPDA le traîne dans son bureau. Il la plaque contre une table, soulève sa jupe et la pénètre. Paralysée, elle ne se bat pas, explique-t-elle. Après le viol, elle dit même qu’elle entretient une relation “d’amitié” avec le présentateur, se disant tiraillée entre les besoins professionnels et le souvenir de cette agression. Comme d’autres, il explique qu’il avait l’impression que c’est “un morceau de viande que nous utilisons”.
Le même rituel habituel
Anne Cauquil-Gleizes avait 16 ans en 1984. Elle écrit à PPDA parce qu’elle veut être écrivain. À sa grande surprise, il l’appelle chez sa famille. Très vite la conversation dévie et la présentatrice lui demande quel sous-vêtement elle porte, dit-elle. Il lui propose de la retrouver un an plus tard, dans sa chambre d’hôtel lors d’un voyage à Sète. Elle songe à lui montrer ses textes et ses écrits. “Il me berce sur le lit, me déshabille, me pénètre. Il tient à peine cinq minutes. Je reste complètement passive, je ne comprends pas ce qui m’arrive”, témoigne-t-elle. Sortie. Puis il la quitte et quitte la pièce. PPDA rapporte cette rencontre dans son livre “Les femmes de ma vie”, paru en 1988. Il la compare à un “homard” qu’il faut prendre “avec le pouce et l’index derrière la pince”. ses jambes et se mit à ronronner.” Anne Cauquil-Gleizes décide alors de changer de prénom et choisit Margot. Elle déprime. Quelques années plus tard, alors qu’elle a 23 ou 24 ans, PPDA l’invite à son tour à assister à l’enregistrement d’un journal télévisé. Tout se fait selon le rituel habituel. Il se tient dans le bureau du présentateur. “Ce journal était vraiment dur, tu me donnerais une petite friandise”, aurait-elle lâché, avant de crier et de s’enfuir.