Publié à 17h06
                Alice Girard-Bossé La Presse             

Lors d’un débat santé organisé par la FIQ et la FIQP lundi après-midi, le ministre de la Santé sortant, Christian Dubé, s’est dit ouvert à utiliser le secteur privé comme solution pour améliorer la première ligne. Le Parti conservateur du Québec est allé encore plus loin. “Nous proposons de libéraliser le réseau de la santé, donc nous proposons de rendre le système privé accessible avec la carte d’assurance maladie si les délais sont déraisonnables ou si les coûts sont moins chers dans le secteur privé”, a déclaré le candidat conservateur Karim Elayoubi. . Une mesure « impensable » pour la présidente de la FIQ Julie Bouchard. “Prenons ces sommes et faisons en sorte de pouvoir les investir dans le réseau public pour avoir un seul employeur avec un ensemble de meilleures conditions et surtout pouvoir offrir de meilleurs services”, a-t-il déclaré en conférence de presse à l’issue du débat. Pour la FIQ, le prochain gouvernement devra d’abord miser sur ses propres services publics plutôt que de tendre la main au secteur privé. Québec solidaire est du même avis. “C’est une hérésie de passer par le privé si on n’a pas tout donné au système public pour fonctionner”, a déclaré la candidate solidaire Isabelle Leblanc. Le Parti québécois veut aussi miser sur le système public. “Nous ne réussirons pas si nous combinons le réseau public et privé. On ne pourra pas rencontrer les conditions de travail du secteur privé si on reste comme ça », a déclaré la députée péquiste Sylvie Tanguay.

Les partis unanimes

Pour améliorer le réseau de la santé, les cinq principaux partis étaient pourtant unanimes : il faut mettre fin aux heures supplémentaires obligatoires (TSO) et adopter un ratio professionnels-patients. « S’il y a une mesure phare que je veux éliminer, c’est le GRT », a déclaré M. Dubé. Mais vous ne pouvez pas le faire disparaître avec une baguette magique, dit-il. “C’est pourquoi nous avons fait un plan très clair, avec une dizaine d’actions précises, qui nous permettra de supprimer le TSO”, a-t-il déclaré. Byanca Jeune, candidate du Parti libéral du Québec deuxième. “Cela ne se fait pas du jour au lendemain”, a-t-il déclaré. Pour éliminer les TSO, il veut améliorer les conditions de travail et la gestion des horaires, créer des crèches en milieu de travail, accélérer la reconnaissance des diplômes des nouveaux arrivants, recruter du personnel des autres provinces canadiennes et augmenter les admissions aux cégeps et universités.