Un “état alarmant de la santé périnatale en France”. Un ton plutôt alarmant accompagne la publication par le Service de santé publique (SPF) mardi 20 septembre d’un ensemble d’indicateurs concernant la santé périnatale – c’est-à-dire ce qui affecte la santé des femmes enceintes, du fœtus et du nouveau-né. , de la grossesse à l’accouchement. S’appuyant notamment sur les données de l’Insee, celles issues de la codification des actes hospitaliers et les résultats de diverses études, l’organisme national de santé publique propose une photographie inédite de l’évolution de la santé périnatale sur dix ans, de 2010 à 2019.
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Une ère pré-Covid, donc, observée ici avec un fil rouge : celui des inégalités de santé. S’il reconnaît un niveau de prise en charge “élevé et stable”, le rapport témoigne en réalité d’une grande hétérogénéité territoriale, avec une situation particulièrement préoccupante à Mayotte et en Guyane. En augmentation ces dernières années, le chiffre de la mortalité néonatale – qui correspond aux décès de nouveau-nés de la naissance à leur 27e jour – est l’un des points d’attention de cet ouvrage, qui vise à éclairer les pouvoirs publics dans les actions de prévention.
Dans cette matière, mais aussi dans d’autres, comme les premières causes de mortalité maternelle que sont les maladies cardiovasculaires et la santé mentale, “il faut réagir assez vite, et notamment dans la prévention, dès le désir d’enfant”, disent les auteurs du rapport.
Augmentation de la mortalité néonatale
C’est l’un des constats alarmants du document de 162 pages, qui confirme les résultats de publications scientifiques récentes : la mortalité néonatale a augmenté ces dernières années, passant de 1,6 décès pour 1 000 naissances en 2010 à 1,8 en 2019, en France métropolitaine. L’augmentation est focalisée sur la première semaine de vie, “ce qui pose la question de l’accès aux soins, du suivi de la grossesse et de l’accompagnement des femmes après l’accouchement”, note l’une des auteures, le Dr Anne Gallay, directrice des maladies non transmissibles et traumatologie à le FPS. .
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Dans les départements et régions d’outre-mer, la situation est deux fois plus critique : entre 3,3 et 4,4 décès pour 1 000 naissances sont enregistrés, selon les années, au cours de la décennie observée. C’est un “résultat inquiétant”, pointe le SPF, qui confirme que la France est en “queue de peloton” sur cet indicateur par rapport à ses voisins européens. Comment puis-je expliquer cela; A ce stade, peu de réponses. “Un travail est en cours pour essayer de comprendre cette évolution inquiétante”, indique Nolwenn Regnault, autre auteur du rapport, responsable de l’unité périnatalité, petite enfance et santé mentale au SPF.
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