Réunis à Prague le 31 août, les ministres des Affaires étrangères de l’UE se sont mis d’accord sur un compromis. Les Vingt-Sept avaient décidé de suspendre l’accord UE-Russie de 2007 pour faciliter l’octroi de visas européens aux citoyens russes. Dans les pays frontaliers de la Russie, qui réclamaient des mesures plus strictes, le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, avait fait une concession, les autorisant à “prendre des mesures au niveau national pour restreindre l’entrée dans l’UE”.
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Selon l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, Frontex, 998 085 citoyens russes sont entrés dans l’espace Schengen entre le 24 février, date du début de la guerre en Ukraine, et le 22 août, dont 330 000 de Finlande et 220 000 d’Estonie. Durant cette période, les pays voisins de la Russie ont pris diverses mesures, dans un ordre épars, pour limiter les arrivées sur leur territoire, limitant l’octroi de visas touristiques ou fermant leurs frontières à certains ressortissants russes. Estimant que cela ne suffisait pas, les trois Etats baltes et la Pologne ont décidé d’aller plus loin et d’interdire les touristes russes à partir de lundi.
“Créer du ressentiment”
Dans un communiqué publié jeudi 8 septembre, les chefs de gouvernement des quatre pays ont évoqué « l’afflux important et croissant de citoyens russes » à leurs frontières, qui « est devenu une menace sérieuse pour [leur] sécurité publique et dans tout l’espace Schengen ». Les Premiers ministres ont également confirmé : « Les trois quarts des citoyens russes soutiennent la guerre d’agression de la Russie en Ukraine » et ont jugé « inacceptable que les citoyens d’un État agresseur puissent voyager librement au sein de l’UE alors que, dans le même temps, les Ukrainiens sont torturé et assassiné ». Par conséquent, les quatre pays ont décidé de refuser l’accès à leur territoire à tout citoyen russe muni d’un visa Schengen de courte durée. Seules exceptions : les diplomates russes pourront toujours passer la frontière, tout comme les employés des compagnies de transport, les personnes ayant de la famille en Europe et les dissidents politiques. Les citoyens russes traversant la Lituanie dans le train reliant la Russie à l’enclave russe de Kaliningrad sont également exclus. Selon le ministre estonien des Affaires étrangères, Urmas Reinsalu, sur les 53 000 visas délivrés par son pays, environ la moitié devraient être concernés par les sanctions. Il vous reste 41,9% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.